À ne pas lire !
Voici quelques conseils donnés par les cardinaux au pape Jules III, après son élection en 1550. Ce document est conservé à la Bibliothèque Nationale de France, folio 1089, volume II, pages 641 et 650. Référence : Fonds Latin n° 12558, année 1550. J’ai corrigé l’orthographe et la ponctuation afin de le rendre lisible :
La lecture de l’Évangile ne doit être permise que le moins possible, surtout en langue moderne et dans les pays soumis à votre autorité. Le très peu qui est lu généralement à la messe devrait suffire, et il faudrait défendre à quiconque d’en dire plus. Tant que le peuple s’en contentera, vos intérêts prospéreront ; mais dès l’instant qu’on voudra en lire plus, vos intérêts commenceront à en souffrir.
Voilà le livre qui plus qu’aucun autre provoquera contre nous les rébellions, les tempêtes qui ont risqué de nous perdre. En effet, quiconque examine diligemment l’enseignement de la Bible, et la compare à ce qui se passe dans nos églises, trouvera bien vite les contradictions, et verra que nos enseignements s’écartent souvent de celui de la Bible, et plus souvent encore, s’opposent à celle-ci.
Si le peuple se rend compte de ceci, il nous provoquera jusqu’à ce que tout soit révélé, et alors, nous deviendrons l’objet de la dérision et de la haine universelle. Il est donc nécessaire que la Bible soit enlevée et dérobée des mains du peuple avec zèle, toutefois sans provoquer de tumulte.
Ils voyaient juste, ces cardinaux : le meilleur moyen de devenir athée, c’est en effet de lire la Bible !