Déboulonnons : le « Che »

Publié le par Yves-André Samère

Aujourd’hui, j’ouvre une nouvelle section de ce bloc-notes, que je baptise « Déboulonnons ». Il y a de la matière.

Quitte à être en désaccord avec la moitié du monde, je commence par l’un des personnages les plus odieux et les plus méprisables que je connaisse, et c’est Ernesto Guevara, que des millions de gogos idolâtrent encore sous le surnom de « Che ». Ils veulent y voir l’incarnation de la jeunesse romantique, rêvant de fraternité universelle et de justice sociale. Or cet individu a été tout le contraire ! Un exemple : quelques mois après sa rencontre au Mexique avec Fidel Castro, et les castristes ayant débarqué secrètement à Cuba pour y renverser le dictateur Fulgencio Batista, cet Argentin est nommé commandante d’un détachement, appelé alors « colonne ». Or l’un de ses membres, un garçon de... quatorze ans, qui avait faim, avait volé un peu de nourriture. Guevara, apprenant cela, le fit fusiller immédiatement. Bonjour la fraternité universelle.

Batista une fois renversé par les insurgés, Guevara est nommé procureur, installé dans la prison de La Cabana, sans avoir jamais étudié le droit (il avait seulement été étudiant en médecine, mais n’avait jamais non plus passé son diplôme), et il se charge d’appliquer les sentences prononcées par les tribunaux révolutionnaires. Pendant des mois, il fait fusiller à tour de bras des centaines de ses anciens camarades de combat, qui refusaient ses méthodes staliniennes ; on l’avait d’ailleurs surnommé Staline II. Il créa aussi les camps de travail, en 1960, où il envoyait ceux qu’il qualifiait de « déviationnistes » : les catholiques, les démocrates, les homosexuels, les... admirateurs des Beatles, raflés par douzaines sur dénonciations anonymes.

Le 11 décembre 1964, il adressa aux Nations-Unies ces propos édifiants : « Nous avons fusillé, nous fusillons et nous continuerons de fusiller tant qu’il faudra ». Tout le monde connaît cette citation, mais, curieusement, on ne la ressort pas souvent. Ce que c’est que la dévotion aux icônes...

Passons sur la suite de l’histoire : lassé de ce fou extrémiste qui, placé à la tête de la Banque nationale de Cuba, ruina en un rien de temps l’économie cubaine, Castro se débarrasse de lui en l’envoyant semer la révolution à l’étranger et faire de la propagande dans « les pays frères ». Gaffeur, en 1965 à Alger, il dénonce « la complicité tacite des pays socialistes avec les pays exploiteurs de l’Ouest » – or l’Algérie se prétend socialiste. On le trouve plus encombrant et compromettant que jamais. Il échoua lamentablement au Congo, et finalement, fut capturé en Bolivie, où on le fusilla. Soulagement à La Havane.

En 1996, Régis Debray, son ancien compagnon de lutte, et dont les yeux s’ouvraient enfin, rappela l’éloge que Guevara avait fait de « la haine efficace qui fait de l’homme une efficace, violente et froide machine à tuer ».

Mais les posters du « Che » sont toujours punaisés dans les chambres des jeunes Français. On a oublié de leur apprendre l’Histoire.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

J
L'ignorance des jeunes Français à posters est moins grave que l'approbation (en connaissance de cause) de l'extrême gauche.
Répondre
Y
En connaissance de cause, j’en doute un peu. Il est facile de se renseigner, mais encore plus facile de se mettre des œillères. La chose avait si bien fonctionné avec Lénine et Staline ! On renonce mal à ses convictions, y compris quand elles sont mal fondées, et les religions ne tiennent guère que par ce moyen.