Déboulonnons : « mère » Teresa (1)
Anjezë Gonxhe Bojaxhiu était une Albanaise née le 26 août 1910 à Üsküb – aujourd’hui Skopje, en Macédoine, mais qui appartenait alors à l’empire turc. Devenue religieuse sous le pseudonyme de « mère Teresa », mais ivre de l’ambition de devenir célèbre et de fréquenter les grands de ce monde, elle n’aurait pu le faire sur place, et choisit, à l’âge de quarante ans, d’aller ouvrir un mouroir dans un endroit plus propice : en Inde, à Calcutta. Il faut remarquer que sa vocation n’a jamais été de secourir les pauvres ni de soigner les malades, ce qu’elle ne faisait en aucun cas, mais uniquement d’aider ces derniers à mourir !
Remarquablement douée pour la communication, elle réussit, grâce à un « plan média » impeccablement monté, à devenir, aux yeux des naïfs, quasiment une sainte... de son vivant. Si bien qu’elle côtoya effectivement tout ce que la planète comptait de célébrités, et ne cessa ensuite de sillonner le monde en première classe, collectant partout des fonds dont l’origine n’était pas forcément, elle, très... catholique (j’y reviendrai dans une autre notule).
On pourrait penser qu’une sainte vivante ne se préoccupait pas de politique. Erreur ! Elle s’en mêla, et de la façon la plus indécente. Jetons plutôt un coup d’œil sur l’Irlande.
L’Irlande est une île à l’ouest de la Grande-Bretagne, actuellement coupée en deux : au nord, sa partie la plus petite est appelée parfois Ulster, elle est toujours rattachée au Royaume-Uni, et le théâtre de luttes sanglantes depuis toujours. Sa capitale est Belfast, elle est peuplée de catholiques et de protestants, qui se chicornent constamment, les catholiques tapant à tour de bras sur les Anglais, qu’ils détestent – non sans raison. Au sud se trouve la partie la plus étendue, la République d’Irlande, majoritairement catholique, indépendante du Royaume-Uni, et dont la capitale est Dublin.
Le 24 novembre 1995 se déroula en Irlande du Sud un référendum portant sur une seule question : « La Constitution doit-elle continuer d’interdire le divorce ? ». En effet, dans le pays, qui restait le seul dans ce cas en Europe, le divorce était jusqu’alors prohibé (il demeurait interdit à Malte, mais cela a changé en 2011). Tous les partis d’Irlande firent campagne en faveur de la légalisation du divorce, pour deux raisons : d’une part, il devenait visiblement anormal qu’une femme doive subir un mari envers et contre tout ; d’autre part, le gouvernement, qui espérait une réunification de toute l’Irlande, ne pouvait imposer aux Irlandais du nord encore protestants de se plier aux us et coutumes des catholiques du sud.
Quittant Calcutta, « mère » Teresa se rendit en Irlande afin de mêler sa voix aux partisans des adversaires du divorce, alors que cette question ne la regardait en rien. Mais c’est le parti adverse qui l’emporta. Il était donc établi que la religieuse était opposée au divorce ? Pas si vite ! Dans une interview qu’elle donna à Daphne Harak et qui parut dans le « Ladies’ Home Journal » en avril 1996, donc très peu de temps après cette prise de position tapageuse, elle déclara qu’elle espérait que son amie la princesse Diana serait plus heureuse après un divorce d’avec son mari le Prince Charles.
Ainsi, elle démontrait qu’elle-même et l’Église catholique voyaient d’un œil plus favorable une séparation définitive quand elle survenait chez les riches et les puissants, alors qu’elles prétendaient l’interdire aux pauvres.
Deux poids, deux mesures. Mais ce ne fut pas le seul écart idéologique de la « sainte ». On lira bientôt la suite.