Détendons-nous : potins ivoiriens
On sait qu’Allassane Ouattara, le président de Côte d’Ivoire, est marié à une Française, Dominique, née Nouvian, veuve Folloroux, née à Constantine, en Algérie. Il s’agit d’une femme d’affaires, propriétaire à Abidjan de la plus importante société de gestion des patrimoines immobiliers. À ce titre, elle a eu en gérance les biens de l’ancien président du pays, Félix Houphouët-Boigny, et la rumeur a prétendu qu’elle était... sa maîtresse. Ledit Houphouët, il est vrai, était un chaud lapin (et sa femme Thérèse également, puisqu’on l’a dite maîtresse du maire d’Abidjan, et que les deux époux ne vivaient pas ensemble), mais, en fait, Houphouët préférait les jeunettes, et sa maîtresse attitrée fut, un temps, la fille de l’ancien président (renversé) du Togo, Virginie Grunitzky, surnommée « Peace » – la Paix. Et c’était une occasion de rigolade, pour les étrangers résidant en Côte d’Ivoire, de l’entendre constamment, dans ses discours, évoquer la paix : pour le peuple ivoirien, il parlait du contraire de la guerre ; pour les initiés, il rendait discrètement hommage à sa maîtresse ! On sait rire, en Afrique.
La liaison prétendue entre Houphouët et Dominique Folloroux fut le prétexte, pour Chirac, de bouder Ouattara quand celui-ci se mit à faire de la politique : Chirac lui reprochait d’avoir épousé la maîtresse de son président, et il ne voulut plus jamais avoir de rapport avec lui. On comprend ça, Chirac est un homme très attaché à la morale, et ce n’est pas lui qui tromperait sa femme ! On prétend aussi que Chirac reprochait à Sarkozy d’avoir célébré ce mariage à Neuilly, en tant que maire. Mais j’ai toujours su que c’était un bobard, puisque les Ouattara ne se sont pas mariés à Neuilly, comme la presse l’a prétendu à l’automne dernier, mais à la mairie du seizième arrondissement de Paris, le 24 août 1991. Toujours bien informée, la presse française... Sarkozy n’assistait même pas à la cérémonie, célébrée par un adjoint au maire, mais il y avait Martin Bouygues et Jean-Christophe Mitterrand parmi les invités.
La rumeur de la liaison entre Dominique Ouattara et Houphouët-Boigny a en réalité été lancée par les partisans d’Henri Konan Bédié, qui succéda à Houphouët à la tête de la Côte d’Ivoire en 1993, et qui lança le principe d’ivoirité pour lui savonner la planche. Tous les coups sont permis, en politique. La preuve, aujourd’hui, Bédié est l’allié de Ouattara contre Gbagbo ! Et demain ?