Être fils de Sarkozy : mon rêve !

Publié le par Yves-André Samère

Si la divine Providence décidait qu’ayant fait mon temps, ou que l’Éternel ayant besoin de moi sur place (mes compétences sont si nombreuses !), il urgeait qu’elle me rappelle ; mais d’autre part, si, désolé de m’ennuyer autant sur mon nuage à écouter de la harpe, je me jetais aux pieds de saint Pierre pour supplier qu’il m’ouvre les portes de cette cage dorée, me permettant ainsi de retourner sur Terre comme Maurice Chevalier dans Là-haut, je désirerais être réincarné en... fils de Sarkozy !

Alors, à supposer qu’on m’y autorise, dès lors s’offrirait à moi un choix triple.

Je pourrais choisir de me réincarner en Jean Sarkozy. Bien qu’assez cancre pour avoir redoublé toutes mes années de faculté, prévoyant que sans doute je ne décrocherais pas ma licence avant mes vingt-six ans, je demanderais à mon père attentionné un petit coup de pouce, et, au risque de se ridiculiser, il essaierait de me nommer à la tête du plus gros bizness d’Europe, l’EPAD. Certes, pour faire passer la pilule, il tenterait de faire accroire que cette fonction ne comporte aucun salaire. Aucun avantage matériel non plus ? Pas de bureaux luxueux, pas de secrétaires, pas de voiture de fonction ? Pas de frais de représentation, de voyages payés en première classe, de séjours en hôtel de luxe, de repas dans les grands restaurants, d’invitations gratifiantes par les Grands de ce monde ? Hélas, le peuple est parfois malicieux, et tous les journalistes sont contre Papa.

Dans ce cas, pourquoi ne pas me glisser dans la peau de Pierre Sarkozy ? La profession de disc jockey, voilà qui a du prestige ! Et qui est fichtrement utile ! On voyage, on voit du monde, on a des aventures multiples et variées, on mange et on boit sans payer. Certes, on n’est pas à l’abri d’une « intoxication alimentaire », même si des malveillants peuvent insinuer qu’on risque davantage, dans ce métier, l’overdose d’esctasy que la gastro. De toute façon, en cas de pépin, Papa est là pour vous envoyer un avion afin de vous rapatrier, et il pousse les attentions paternelles jusqu’à payer une partie de la facture. Mais les Français sont si attachés à notre famille qu’ils insistent pour en régler la plus grosse partie. Ce serait les offenser que de refuser.

Enfin, si aucune des deux solutions ne convient, il ne me déplairait pas de devenir le petit Louis, car c’est le plus intelligent des trois. D’abord, il a été assez malin pour échapper à son beau-père et à sa mère, cette chipie qui a ruiné la réputation de Papa en organisant la soirée du Fouquet’s. S’engager dans l’Armée, à quatorze ans, il est génial, ce gosse ! Surtout dans une armée aussi prestigieuse que celle de l’Oncle Sam, qui va de victoires en triomphes, comme on le vérifie à longueur d’années depuis la guerre du Vietnam. Certes, je soupçonne Loulou de travailler en douce pour Jean-Luc Mélenchon. Suivez le raisonnement : Papa, récemment, a proposé que les enfants ne soient plus jugés par les tribunaux pour enfants, il a même déclaré publiquement qu’un délinquant de seize ans n’était pas un enfant, mais un délinquant. Ah, bien sûr, Louis n’en a que quinze, mais il a aussitôt fait la démonstration qu’un délinquant frisant l’âge limite et qui s’attaque à la police trouve facilement quelqu’un de haut placé pour lui éviter le tribunal en jouant les pères sympas et désolés auprès de la victime.

Allez, c’est décidé : à partir d’aujourd’hui, je m’appelle Louis !

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