Indispensables, les méchants ?

Publié le par Yves-André Samère

Entendu aujourd’hui l’actrice Sylvie Testud affirmer qu’elle ne concevait pas un film sans aucun méchant. Or ce cliché très répandu, qu’on applique aussi à la littérature, est faux.

Quelques exemples ? Allons-y, en commençant par les films.

Il n’y a aucun méchant dans Le magicien d’Oz. Ce film un peu surfait, manifestement conçu pour des enfants, ne comporte aucun personnage qui fasse quoi que ce soit de mal. Le premier film signé officiellement par Jerry Lewis, The bellboy (affligé en français d’un titre plutôt vulgaire, Le dingue du palace), n’a aucun méchant, et son personnage central, que joue Jerry, est absolument gentil et serviable.

Poussons plus loin : dans Les enfants du paradis, il y a certes un méchant, un seul, le personnage de Lacenaire – qui a d’ailleurs existé, à la fois comme poète et comme assassin, et qui a fini sur la guillotine. Or ce personnage ne sert absolument à rien dans l’intrigue, et si le scénariste Jacques Prévert ne l’y avait pas introduit, sans doute pour faire contraste avec celui de Garance interprété par Arletty, le film de Marcel Carné n’y aurait pas perdu grand-chose (il aurait même gagné de ne pas montrer la coiffure ridicule dont Marcel Herrand est affublé).

En littérature, je ne citerai que deux livres : l’un, parce qu’une amie me l’a offert et que je m’en délecte : Trois hommes dans un bateau, de Jerome K. Jerome. Il est vrai que c’est un livre d’humour. L’autre est une merveille à laquelle je tiens beaucoup, et qu’une cousine m’avait offert également : Histoires comme ça, de Rudyard Kipling. Lisez les deux. Il est certain que ce n’est pas du James Ellroy !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Je vais écrire un article sur « Histoires comme ça ». Il y a un détail qu’on ne connaît sans doute pas.
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D
Ma mère nous lisait les "histoires comme ça" quand nous étions petits. Je les ai relues il y a peu, dans la collection Nelson, c'est toujours aussi délicieux.<br /> Quant à 3 hommes dans un bateau, le chien Montmorency et sa chasse au rat... chien qui avait l'air plus intelligent que les trois navigateurs réunis !
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M
C'est en effet une façon de voir les choses.
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Y
Donc, une femme, ça trompe autant qu’un éléphant, mais ça a moins de nez.
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M
Euh...histoire comme ça...comme vous y allez! Je n'aurais pas voulu confier mon nez que j'ai fin, élégant et magnifique, au crocodile!
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