Jane Rhodes

Publié le par Yves-André Samère

Triste nouvelle, Jane Rhodes est morte ce matin, à Neuilly. Elle avait eu 82 ans le mois dernier. Elle était classée à la fois comme soprano dramatique – tessiture la plus grave des sopranos, allant du si 2 au do 5 – et comme mezzo-soprano – tessiture entre le soprano et l’alto, pouvant aussi être celle d’une voix de garçon n’ayant pas encore mué. À l’entendre, c’était manifeste.

Son premier grand rôle a été celui de Marguerite dans La damnation de Faust, et elle était célèbre pour son interprétation du rôle-titre de Carmen. Moi qui n’aime pas du tout Carmen, je lui préférais de loin La belle Hélène, dont elle a été la meilleure interprète. Procurez-vous le double CD (Musidisc-Accord 461 954-2) qu’elle a enregistré en 1977 et 1978 avec l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg et les Chœurs de l’Opéra du Rhin, dirigés par Alain Lombard : on ne fera jamais mieux.

Jane Rhodes a joué dans deux films qui ne sont que des captations d’opéra, et un téléfilm de Serge Friedman, Un mari, c’est un mari, en 1976 – que j’ai vu et dont il n’y a rien à dire, sinon qu’elle était très belle. Elle s’était mariée avec Roberto Benzi, célèbre avant elle puisque, enfant prodige de la musique, il avait été la vedette de deux films, à douze et à quinze ans, et qui, confirmé chef d’orchestre, l’avait dirigée dans Carmen, à l’Opéra de Paris, en 1959. Plus jeune qu’elle de huit ans, il vit toujours.

Naturellement, la radio en a parlé à peine : priorité aux nouvelles vraiment importantes, un champion de golf est mort le même jour…

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