Joël Dicker

Publié le par Yves-André Samère

Cette semaine, dans son émission sur RTL, le nouveau chevalier dans l’Ordre de l’Empire britannique (vous avez compris, j’espère, que je parle de Stéphane Bern) va recevoir Joël Dicker. Il s’agit de cet écrivain suisse, francophone, âgé de vingt-neuf ans, et qui a récolté quelques récompenses, dont la plus tapageuse a été le Grand prix du roman de l’Académie française, en 2012, pour La Vérité sur l'affaire Harry Quebert, qui lui a également valu le Prix Goncourt des lycéens (sic). Comme ce roman vient de paraître en format de poche (863 pages !), je l’ai acheté, et je viens d’en commencer la lecture.

Eh bien, j’ai la douleur de vous révéler que monsieur Dicker... ne sait pas écrire ! On ne peut pas prétendre qu’un auteur sait écrire (et lui coller le Grand prix du roman de l'Académie française) quand il emploie le verbe réaliser dans le sens de « comprendre » (page 53 de la version en poche, deuxième ligne en partant du bas), ou l’expression « au final » (page 74, septième ligne), et quand il croit qu’un réfrigérateur est un « frigidaire » (page 125, dernière ligne). Ça, c’est du charabia de scribouillard. En général, ce type de bévue, on le déniche dans des traductions faites par un débutant sous-payé, qui n’a pas les moyens de s’acheter un dictionnaire. Mais, comme de coutume, l’ami Bern va le couvrir de fleurs, comme il avait fait avec Marc Levy... Je pinaille ? Non. On n’est pas un écrivain si on néglige la précision, la rigueur, et si on ignore le sens des mots de sa langue maternelle.

Cela dit, je vais être indulgent : Dicker utilise un style si simple qu’il se lit facilement, donc vite, et ce n’est pas du luxe quand on commet un bouquin aussi long. Si vous avez déjà mis votre nez dans un livre de l’ineffable Malraux, par exemple La condition humaine, dont chaque phrase doit être lue au moins deux fois pour être comprise, vous voyez ce que je veux dire !

(Fin de cette critique littéraire très fouillée)

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