« Le Canard » ne se venge pas. Il moralise !

« Le Canard enchaîné » de cette semaine, en sa page 1 et sous le titre Un journalisme très à tyran (ouarf !), fustige un de ses chers confrères qui travaille au « Journal du Dimanche », et qui a publié une interview de Kadhafi. Ce journaliste s’était rendu à Tripoli le 5 mars, en compagnie d’un photographe du même journal et d’un homme d’affaires franco-libanais, qui avait servi d’intermédiaire pour la rencontre. Or ledit homme d’affaires a été pincé par les douaniers français, au retour, pour avoir transporté une grosse somme d’argent qu’il n’avait pas déclarée à la douane.

Bizarre... « Le Canard », qui affiche fièrement sa devise en page 8, « La liberté de la presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas », s’en prendrait à un journaliste qui a fait son travail – réaliser une interview –, et cela, parce qu’il a voyagé en compagnie d’un homme seulement soupçonné d’un délit, le blanchiment d’argent, avec lequel il n’avait rien à voir ?

Mais au fait, qui était ce journaliste ? Relisons l’article. Quoi ! il s’appelle Laurent Valdiguié ? Valdiguié, Valdiguié... Bon sang, mais c’est bien sûr ! En novembre 2008, ce Laurent Valdiguié, avec Karl Laske, journaliste à « Libération », avait publié un livre sacrilège, intitulé Le vrai Canard, et sous-titré Les dessous du Canard enchaîné. Ce que « Le Canard » avait très mal pris, publiant à son tour un démenti cinglant... qui n’a pas convaincu grand-monde.

Il s’agissait donc d’une petite vengeance mesquine, concoctée par cette grande mais rancunière conscience de gauche qu’est « Le Canard enchaîné ».

Je signale que le livre de Valdiguié et Laske est ressorti récemment en format de poche, dans la collection « Points » de chez Stock. L’occasion de vous instruire !