Les gaietés de Google

Publié le par Yves-André Samère

Il y a des gens qui ne manquent pas d’air. En mai 2006, sur un site personnel qui n’a rien de commun avec le présent bloc-notes, j’avais rapporté sous le titre Mistigri une petite histoire que j’avais entendue à la radio, et que de nombreux sites ont rapportée. Il s’agissait d’une bizarrerie de la loi : un homme perd sa femme et sa fille dans un accident de la circulation ; il porte plainte pour obtenir réparation, et, en tant que partie civile, doit se faire assister par un avocat – c’est la loi. Il engage un certain Edmond L., inscrit au barreau de La Rochelle. Mais l’avocat se révèle nul, et le procès est perdu. Après l’audience, on découvre que l’avocat n’en était pas un, c’était un escroc qui s’était inscrit au barreau sur la foi de faux documents. Il est alors chassé de la corporation des avocats... à laquelle il n’appartenait pas. Mais le procès ne peut pas être refait, prétend le ministère de la Justice, puisque, au moment du procès, l’avocat était régulièrement considéré comme tel, et que son éviction de la profession ne peut avoir d’effet rétroactif.

Je concluais que, si le ministère de la Justice n’avait pas fait son travail de vérification avant d’inscrire un imposteur au barreau, c’était la faute de ses futurs clients.

Le 5 août 2009, cet avocat, qui est tombé sur ma note, m’écrit, non pas à mon adresse, mais sur celle du présent bloc-notes et sur le mode larmoyant : « Lorsque je vais sur Google et inscrit mon nom Edmond L***, apparaît la référence avec une phrase me concernant de votre site. Je suis malade et à la recherche d’un emploi. Merci de m’aider et supprimer cette observation. Merci de pouvoir agir vite et merci de me comprendre moi et ma famille, j'ai deux jeunes enfants ». (J’ai corrigé syntaxe et orthographe de cet « avocat »).

Le même jour, je lui avais répondu directement par courrier électronique, après avoir remplacé son nom par son initiale, et avoir tenté de lui téléphoner directement puisqu’il était dans l’annuaire de Paris, mais en vain, il ne répondait pas au téléphone. Il m’avait alors rétorqué qu’il ne trouvait pas trace de ma modification, et qu’il n’habitait plus à l’adresse indiquée, ce qui était un pur mensonge, puisque aujourd’hui, cinq ans et demi plus tard, il figure toujours dans l’annuaire à la même adresse.

Hier, l’individu récidive et m’adresse la même supplique larmoyante, toujours par l’intermédiaire du présent bloc-notes – alors qu’il a mon adresse personnelle. J’ai vérifié : je ne cite son nom nulle part !

Le mystère réside en ceci : lorsque une information est publiée sur Internet et que Google l’a incluse dans ses fichiers où il indexe TOUT ce qui apparaît sur Internet, même si vous effacez cette information sur votre site, vous n’effacez pas les données de Google ! Elles restent dans le cache, ad vitam aeternam. Et nul n’y peut rien.

Cela dit, l’avocat en question peut bien s’égosiller : lorsqu’on m’a menti une fois, je ne réponds plus.

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