« Pas mort d’homme »

Publié le par Yves-André Samère

J’aime les citations exactes, donc je déteste les citations tronquées. Je n’aime pas particulièrement Jack Lang, mais je déteste qu’on s’en prenne à lui en utilisant le mensonge par omission.

Le mardi 17 mai, Hervé Nathan, rédacteur en chef à « Marianne » pour l’économie et le social, s’en est donc pris à Jack Lang et à son prétendu « mépris des femmes », sous le prétexte que Lang, sur France 2 et à propos du viol présumé d’une femme de chambre par DSK, aurait dit que là, il n’y avait « pas mort d’homme ».

Du fait que l’expression « Il n’y a pas mort d’homme » équivaut, affirme M. Nathan, à broutille, peccadille ou chose de peu d’importance, il en conclut que Lang qualifie ainsi une tentative de viol.

Naturellement, Lang est indigné, se revendiquant « militant féministe de longue date » n’ayant « cessé de [se] battre en faveur de la criminalisation du viol », ce qui est loin d’être faux.

On rappellera donc les propos exacts de Lang à la télévision : « Aux États-Unis, il est d’usage que l’on ne retienne jamais un inculpé en détention préventive lorsqu’il n’y a pas mort d’homme ». Rien de plus, et la différence est énorme.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que je tiens la majorité des journalistes pour des sagouins. Malheureusement, leurs coups de pouce à la vérité sont dérisoirement faciles à réaliser. Donnez-moi une citation de Le Pen : en coupant un mot ici, en déplaçant là un fragment de phrase, je me fais fort de vous fabriquer un éloge de Karl Marx.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :