Récital de violon au Grand Journal

Publié le par Yves-André Samère

Pas de surprise, ce soir, le Grand Journal de Denisot accueillait, pour qu’on boive leurs paroles, pas moins de quatre spécialistes de Ben Laden. Passons sur les trois journalistes, mais le quatrième mousquetaire était un type chauve qui, s’étant trouvé dans une tour de Manhattan le jour que vous savez, en a tiré un livre, et a trouvé cette occasion, aujourd’hui, de relancer un peu les ventes. Ce gars, un certain Billinger si j’ai bien tout retenu, n’avait pas oublié chez lui son violon, et en a copieusement joué tout au long de la demi-heure qu’il a passée dans le studio. À mon avis, il s’était trompé de plateau, et aurait dû aller vendre ses salades sur Télé-Poubelle, où il n’aurait pas semblé trop déplacé.

L’un des arguments de ce monsieur consistait en ceci : imaginez, monsieur Denisot, ce que c’est que ces milliers de victimes présentes ce jour-là dans les tours jumelles. L’équivalent de la population d’une ville française ! Ça ne vous fend pas le cœur ?

Certes, certes. À cela près que 2700 personnes, c’est plutôt la population d’un village, mais ne pinaillons pas. Mais dis-moi, ô beau parleur, ils étaient combien, à Hiroshima et Nagasaki ?

Oui, je sais, en 1945, le Japon était en guerre avec les États-Unis, et il avait frappé le premier. Mais APRÈS la guerre ? Elle était en guerre avec les États-Unis, la Corée ? Et le Vietnam, peuplé de paysans armés de bâton, il avait lancé ses avions sur Pearl-Harbor ? C’est par millions que les États-Unis ont massacré des gens, entre 1945 et aujourd’hui, dans des pays qui ne leur demandaient rien.

Finalement, ce Ben Laden, c’était un terroriste au petit pied. Un amateur, quasiment. On ne l’aurait jamais engagé au Pentagone.

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