Sarkozy et le sens de la mesure
Tous les jours (au moins), nous devrions bénir le Ciel de nous avoir accordé un président qui a un tel sens de la mesure. Ainsi, le 30 août 2009, à l’université (sic) du MEDEF, association charitable qui défend les droits des patrons, Sarkozy avait dit ceci : « À quoi sert-il d’expliquer à nos enfants que Vichy, la collaboration, c’est une page sombre de notre Histoire, et de tolérer des contrôles fiscaux sur une dénonciation anonyme, ou des enquêtes sur une dénonciation anonyme ? ».
Donc, vous avez bien saisi tout le sens de ce discours : quand l’administration des impôts fait un contrôle fiscal sur un patron qui a été dénoncé, elle se comporte comme la Milice de Pétain qui pourchassait les résistants.
Inutile de préciser que ce discours avait été très applaudi par les patrons qui l’écoutaient...
Et maintenant, imaginez que Le Pen ait prononcé les mêmes paroles. Tout le monde lui serait tombé sur le dos, à juste titre.
Une déclaration du même tonneau que celle du type qui nous sert provisoirement de président de la République, ce n’est pas nouveau, la presse d’extrême droite en fourmille. Y compris à l’étranger. En 2002, en Allemagne, Roland Koch, membre de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU), Ministre-président de Hesse (réélu l’année suivante, il a été battu cinq ans plus tard), avait comparé le sort des riches sous un gouvernement de gauche avec celui des juifs sous le nazisme. Il avait dû faire des excuses et se rétracter.
Ne vous attendez pas trop à entendre Sarkozy regretter cette bourde, néanmoins. Pas son genre...
(Mais au moins, qu’il supprime carrément le contrôle des impôts !)