Être ou ne pas être (de la Comédie-Française)
Je dois avouer que le comportement des gens qui montrent leur binette au cinéma ou à la télé me fait intensément marrer, par leur obsession de ne surtout pas écorner leur image. Et voici pourquoi.
Hier soir, j’ai rédigé ICI une petite note où je disais mon agacement de cette retape intense à propos du film où joue Pierre Niney, Un homme idéal, qui sortira dans cinq jours. Et, en passant, quoique ne voulant pas sembler obsédé, je rappelais que, contrairement à ce que racontent les affiches et génériques de ses films, ce jeune acteur n’est PAS « de la Comédie-Française », puisqu’il n’a jamais été reçu en tant que sociétaire : il n’en était que pensionnaire, c’est-à-dire stagiaire. Tout comme Laurent Laffitte, qui laisse répandre le même bobard.
Aujourd’hui – date également de son vingt-sixième anniversaire –, Niney était l’invité de Stéphane Bern sur RTL, et, tout au long de l’émission, Stéphane n’a cessé de radoter que son invité était DE la Comédie-Française. Faisant chorus, Niney s’est longuement étendu sur les qualités de l’illustre maison et la joie d’y appartenir. Eh bien, rétrospectivement, je suis secoué d’un grand rire de là à là (voir figure 1, comme disait Desproges). En effet, le cher Pierre a démissionné de la Comédie-Française il y a deux mois, mais n’en a pas soufflé mot au micro de RTL, sans doute pour pas gâcher, comme on dit à Auxerre.
Le plus fort, c’est que la nouvelle de sa démission est dans « Le Figaro » d’aujourd’hui, publiée à 15 heures 58 et sous la signature de la critique théâtrale Armelle Héliot. Et Stéphane Bern, qui travaille dans « Le Figaro Madame », hebdomadaire appartenant au groupe de ce journal, ne semblait pas être au courant. Il a d’ailleurs plaisanté sur le fait que Régis Mailhot, dans sa revue de presse, s’est référé à un exemplaire d’un hebdomadaire de caniveau datant... de la semaine dernière, et ne s’en était pas aperçu ! Mais Niney, lui, le savait, qu’il avait démissionné, bien entendu...
Effet boomerang. Et en cascade.