L’esclavage en Mauritanie (2)

Publié le par Yves-André Samère

En Mauritanie, ce n’est pas une quelconque aspiration à l’humanité qui a contribué à l’émancipation des esclaves, ce serait trop beau. En fait, c’est la sècheresse, car elle a... ruiné les maîtres ! Dès lors, ne pouvant plus les nourrir, ils ont émancipé leurs esclaves. Ce fait rappelle un film de Gillo Pontecorvo, sorti en 1969, Queimada. On y voyait Marlon Brando en agent britannique, venu semer la pagaille dans une colonie portugaise dirigée aux Antilles par des Blancs et des métis (il s’agissait de détourner vers l’honnête Grande-Bretagne le commerce du sucre), et qui leur prêchait ceci : de même qu’une prostituée vous coûte moins cher qu’une femme légitime que vous devrez continuer à nourrir, loger, habiller quand elle ne vous plaira plus, et enterrer quand elle mourra, de même, payer des ouvriers dont vous pouvez vous désintéresser vous coûtera moins cher que des esclaves que vous aurez sur les bras même quand ils ne seront plus capables de travailler !

Cette logique imparable a ainsi inspiré les maîtres mauritaniens, qui émancipèrent à qui mieux mieux.

Hélas, quand la situation s’améliora et que cessa la sècheresse, les maîtres cherchèrent à récupérer leurs anciens esclaves, souvent restés en ville, dans les bidonvilles où ils s’étaient réfugiés. Et cela se fit avec l’aide de la police !

Ces maîtres sont en général des Maures, et les esclaves, des Noirs, capturés, arabisés et islamisés depuis des siècles. Pourtant, en théorie, l’islam interdit à ses fidèles de réduire un autre musulman en esclavage ; mais, comme chez les chrétiens, que ta main droite ignore ce que fait ta main gauche, mon fils... Et les idées antiesclavagistes sont très mal vues dans les familles des maîtres. Or les Maures, minoritaires dans le pays, ne resteront politiquement majoritaires que s’ils intègrent dans leur camp leurs anciens esclaves. À Rome, le clientélisme fonctionnait un peu de cette façon – bien que les « clients » n’étaient pas esclaves, mais libres.

Vous vous esclafferez de bon cœur en apprenant que, même émigré en France, un Maure garde son pouvoir sur ses esclaves émigrés chez nous, et qu’à défaut de travail gratuit, il prélève sur eux une dîme. L’État français le sait très bien, mais chut !...

À présent, vous savez l’essentiel de ce que France Inter a oublié de vous raconter.

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