Vacances royales (bis)

On nous informe ce matin que le roi Salmane d’Arabie Saoudite, qui a semé une belle pagaille chez nous en acceptant un privilège très républicain pour ses vacances dans sa propriété de Vallauris (très laide, cette propriété : des constructions hideuses édifiées sur un site moche, une plage de quatre cents mètres carrés seulement), s’est envolé pour le Maroc. Rassurez-vous, il ne sera pas à la rue, attendu qu’il possède à Casablanca un palais beaucoup plus beau que son minable Sam’suffy de la Côte d’Azur. Je connais l’endroit, figurez-vous.

Ce palais possède à la fois des avantages et des inconvénients. Le principal inconvénient, c’est qu’il n’a pas de plage privée : la propriété est à l’intersection d’un boulevard très passant, car le quartier de la Corniche est hautement touristique, et d’une rue qui conduit à un quartier, Anfa, n’ayant rien à envier à Beverley Hills (son collègue le roi du Maroc y est propriétaire d’une villa très chic). Certes, l’océan est à deux pas, mais l’eau y est froide. Heureusement, le roi dispose d’une piscine de vingt-quatre mètres. Pas olympique, donc, mais on sait rester simple, chez les grands de ce monde.

En revanche, les avantages sont évidents : derrière son mur d’enceinte, le roi sera protégé contre les casse-pieds lanceurs de pétition – au Maroc, pas de risque ! –, il disposera d’une mosquée privée nommée Ahl Saoud, ce qui signifie « les Saoudiens », d’une bibliothèque islamique, et, s’il aime le cinéma, le Mégarama est juste en face, or il a les moyens de louer cette salle de deux cents places pour son seul usage, si l’envie lui en vient.

On souhaite un bon séjour à Sa Majesté.