Comment fêter Halloween

Publié le par Yves-André Samère

Ce soir, comme depuis une poussière d’années, quelques poignées de blaireaux ont troqué leur pelage gris-noir contre une toison lainière et se sont mués en moutons de Panurge. Mais nous sommes en France, n’est-ce pas, DONC tout ce qui est importé des États-Unis est vu comme le summum du bon goût et de l’intelligence. Bref, en cette soirée d’Halloween, nous fêtons en chœur cette coutume que la corporation des confiseurs et autres vendeurs de saloperies sucrées... pardon : de délicieuses friandises, a réussi (partiellement) à imposer à nos chers compatriotes. Et si, dans un an ou un lustre, la chambre de commerce de nos cités décide qu’au soir du 24 décembre, il sera désormais de bon ton de se balader nu comme un ver – après tout, en dépit de la température, Jésus a bien choisi de naître cette nuit-là, et les bergers de la Bible, de faire paître leurs moutons dehors et en plein solstice –, je vous parie une Cadillac en or massif (l’enjeu habituel) que le pays se convertira au naturisme hivernal.

Hélas, quelques réfractaires résistent encore et toujours à l’envahisseur, et n’ouvriront pas leur porte aux petits scorpions qui viendront tirer leur sonnette et leur poser l’ultimatum classique : tricks or treats – en pidgin dans le texte.

Il y a deux ans, je crois, les mal élevés de Groland avaient filmé un petit sketch montrant les habitants de leur heureuse présipauté, las de cette mascarade, et qui avaient trouvé LA parade interdisant l’usage de leur sonnette aux juvéniles et futurs obèses diabétiques : sur le panneau de leurs sonnettes, à côté de la porte d’entrée de leur immeuble, ils avaient remplacé leurs noms par ceux de quelques personnalités connues pour leur amour de l’enfance, Guy Georges, Patrick Font, Marc Dutroux, Gabriel Matzneff, Tony Duvert, Michel Fourniret, Roger Peyrefitte, Francis Heaulme, Michel Caignet (je ne garantis pas l’exactitude de la liste), et cela se terminait, bien entendu, par le nom de Roman Polanski. J’avais bien ri à cette énumération d’épouvantails.

Hélas, un an plus tard, le magazine de Groland a rediffusé la séquence, et on avait coupé la fin, faisant ainsi sauter le dernier nom. Sans doute après intervention d’admirateurs du cinéaste amateur de scatologie. Oui, dans ses films, on vomit beaucoup (Carnage et Rosemary’s baby), et on défèque également sur les paillassons des voisins (Le locataire). Ce que c’est que d’être un artiste adulé...

 

NB : le seul de la liste que j’ai rencontré, c’était Michel Caignet. Pour parachever le tableau, il était aussi néo-nazi.

Publié dans Humour

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