Voir Lutz sur scène ?

Publié le par Yves-André Samère

Hier soir, un technicien de Canal Plus a commis un affreux attentat contre sa chaîne : à neuf heures moins cinq, après le Petit Journal, il a oublié de faire basculer les programmes vers la diffusion cryptée ! On sent que Bolloré va virer ce sagouin. Le résultat a été que les programmes de Canal Plus (et aussi de Canal Plus Cinéma) ont été diffusés en clair, et que j’ai pu suivre intégralement le spectacle d’Alex Lutz, retransmis en direct depuis Bobino. En fait, il n’a pas été QUE retransmis, il a aussi été enregistré, puisque la vedette, sur laquelle la chaîne a tout misé cette année, a parlé à plusieurs reprises de « captation », plutôt que de diffusion en direct. Or, une captation, c’est toujours le prélude à l’édition d’un DVD...

Faudra-t-il acheter ce DVD, ou plutôt, tâcher d’en trouver une édition pirate (le contraire m’étonnerait) ? Eh bien, c’est selon.

Le spectacle ayant duré une heure et cinquante-cinq minutes, je suis obligé de dire que seules les soixante-dix premières minutes avaient un certain intérêt, notamment le burlesque journal télévisé lu par Lutz et Yann Barthès, exceptionellement apparu sur scène ; ensuite, c’était la Bérézina, et on a dû subir le très long et sinistre sketch d’un vieillard radotant sur les vedettes (fictives ?) du passé avant d’agoniser sur sa chaise ; puis un numéro de Lutz dansant (il ne sait pas danser) avec un groupe de filles ; puis un autre sketch où il incarnait un producteur nommé Donovan, au fort accent, et qui découvrait un petit génie de huit ans qui faisait de la « musique » sur son synthétiseur Bontempi portatif, et tentant de vendre ce produit aux États-Unis, mais qu’une chanteuse de ses amies traînait dans la boue ; puis un autre sketch chanté ; avant de terminer, en guise de séquence de rappel, par un « numéro équestre » où Lutz, déguisé en cheval, s’est agité pendant cinq bonnes minutes avant de conclure que cette fois, c’était fini.

Ne soyons pas trop cruel : Alex Lutz est un très bon comédien, mais un piètre auteur. On s’en était douté après le visionnage de son film Le talent de mes amis, sorti le 6 mai et qui n’a rassemblé que 98 353 spectateurs, en dépit d’une campagne de publicité qui avait fait plus que friser l’indécence. Les critiques des journaux ne lui avaient en tout décerné que 33 étoiles sur 64 possibles. Son spectacle scénique, lui, rédigé dans le sous-langage à la mode actuelle, était bourré de faiblesses et de vulgarités. On est conscient que Lutz n’est bon que dans les sketches ultra-courts – les pastilles, comme on dit dans les radio-télés –, mais qu’il ne tient pas la route.

Finalement, Catherine et Liliane, il devrait s’y cantonner.

Publié dans Télévision, Théâtre

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

J
Il sont plus que 3 à écrire, j'en suis sûr. Enfin, bref.
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Y
Comment être sûr d’un détail pareil ? Il faudrait être sur place.
J
Il n'écrit pas les sketchs de Catherine et Liliane, je crois. LPJ a diffusé une spéciale où l'on voyait l'équipe qui composait ces sketches. Lutz et Sanchez ne font qu’interpréter.
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Y
Pas certain que tes souvenirs soient de la première fraîcheur, car ils écrivent tous les deux, ou plutôt tous les trois, avec leur réalisateur Dingler. « On fait une réunion d’écriture par semaine avec Alex et notre co-auteur Tom Dingler [je précise : le lundi], puis le jour J, avec la presse du jour, on ajoute des vannes pour coller le plus à l’actu », a expliqué Bruno Sanches.