Fermer une porte sans la claquer ? 

Publié le par Yves-André Samère

Bien qu’absent de chez moi ce matin entre sept heures vingt et huit heures, j’ai pu entendre la deuxième heure de la Matinale de France Inter, et à deux reprises au moins, dont une dans la revue de presse d’Hélène Jouan, m’a sauté aux oreilles cette expression qu’on entend trop souvent : je ne sais quel homme politique avait quitté je ne sais quelle faction, et on rapportait cela en disant qu’il en avait « claqué la porte ». Partir normalement et sans tapage, cela semble devenu impossible, dans ce pays.

C’est curieux. Comme pas mal de Français, je connais un peu notre littérature, et jamais je n’ai lu chez Molière que, sous Louis XIV, la France jouait dans la cour des Grands ; chez Chateaubriand, qu’en revenant de l’Île d’Elbe, Napoléon avait fait sa rentrée ; ou chez Victor Hugo, qu’en faisant ses adieux d’abdication à Fontainebleau, le même Napoléon avait claqué la porte de la politique, comme plus tard Jospin.

Ce goût probablement inconscient pour les clichés constamment ressassés n’existe que chez les gens de médias, car, à aucun moment, je ne l’ai constaté ailleurs. Et il me vient des envies de tordre le cou, non pas seulement auxdits clichés, mais à tous ceux qui les propagent. Je l’ai dit et je le répète, ces moulins à paroles ont fait de longues études, mais ils ne savent pas parler. Ce doit être pour cela, et pour faire de la radio un micro-trottoir permanent, qu’on leur donne l’antenne.

Publié dans Clichés

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :