Tu lis quoi, là ?

Publié le par Yves-André Samère

Il y a quelques semaines, une de mes amies m’avait fait part de son agacement à propos d’une mode langagière s’étalant partout : employer une forme d’interrogation que la syntaxe française ne valide pas du tout. Cela consiste à ressasser constamment le mot quoi, via des constructions du type « Tu cherches quoi ? », ou « Tu fais quoi pendant les vacances ? », ou « C’est quoi, ça ? ». Pour varier, le mot est mis lui aussi à toutes les sauces, ce qui donne « Elles sont où, mes clés ? » et « Tu vas où pour le week-end ? ». Sans oublier le célèbre « T’es où ? » qu’ont popularisé les téléphones mobiles.

Ces simplifications des formes correctes ne relèvent bien entendu que de l’épuisement provoqué par le respect de la grammaire et de la syntaxe, épuisement qu’il importe de combattre par tous les moyens. Il est admis une fois pour toutes que finir ses phrases autrement que par un « Voilà ! » ou pratiquer une inversion interrogative comme « Que cherches-tu ? », c’est épuisant pour un cerveau normal. Et même chez d’autres cerveaux, comme celui de Michel Onfray, dont j’ai déniché récemment un tel emploi du fatal quoi ? dans un tweet. Mais, depuis, il a fermé son compte, et je n’ai pas retrouvé la citation.

Publié dans Langue française

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Quand je pense que mon père nous interdisait de dire "frigo". Il fallait dire "réfrigérateur". Alors, l'histoire du "tu fais quoi ?" n'est pas passée chez nous. Comme "ouais". On s'y faisait très bien. Je me souviens aussi de ses "nom d'un chien" "scrogneugneu" ou "nom d'une pipe (???)" quand ça bardait. Autres temps...
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Y
Le « Ouais » avait été raillé par René Goscinny dans un des albums sur Iznogoud. Il parlait du génie de la bouteille et qui disait « Ouais ».
M
Pratique très courante également chez les journalistes télévisuels. Entendu sur France 2 pendant les attentats : "Ça vous fait quoi, toutes ces voitures de police ?". Outre la forme discutable, l'intérêt de la question ne m'est pas encore apparu.
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Y
Naturellement. Les journalistes (de télé ou de radio) sont les plus grands propagateurs des fautes de français. Et comme aucun rédacteur en chef ne les sanctionne...