Retour vers mon futur
Oui, c’était imprévu, je suis toujours là. On ne le croirait pas, mais je suis un grand naïf. Croire qu’un rendez-vous avec un chirurgien va déboucher sur une opération dans la journée, suivie d’un retour chez soi en sifflotant Singin’ in the rain quelques heures plus tard, voilà à quoi m’ont réduit les innombrables visions de comédies musicales que je me suis offertes.
Donc, si vous vous trouvez un jour dans une situation analogue, ne vous laissez pas emporter par votre optimisme, c’est un peu plus compliqué que ça, même si un excellent et sympathique médecin vous a décroché un rendez-vous avec un chirurgien dans un délai de trois jours. En fait, les choses se passent ainsi :
- dans le service où vous vous rendez, attendez que le chirurgien en ait fini avec ses patients précédents. J’ai pu, dans la salle d’attente, terminer le dernier roman d’Amélie Nothomb ;
- être reçu, avec une heure et demie de retard (mais un médecin qui n’est pas en retard relève de la science-fiction, autant croire à la réalité des sabres-lasers de Star wars ou de l’hoverboard de Retour vers le futur 2), et attendre que le chirurgien, qui ne vous connaît pas, ait fini de lire votre dossier. Si le vôtre est aussi long que le mien, c’est-à-dire comme un discours de Fidel Castro, armez-vous de patience ;
- attendre que le chirurgien, qui a eu la gentillesse de photocopier à votre intention tous les résultats de vos examens du mois précédent – que ses confrères ont oublié de vous communiquer –, en ait terminé. Et comme vous avez eu l’imprudence de le prier de TOUT vous expliquer de votre état et de ce que sera l’opération, on joue les prolongations, vu qu’il vous fait même un dessin de ce sur quoi il va travailler ;
- demander s’il y aura une hospitalisation, apprendre que oui, qu’elle aura lieu dans deux semaines, et qu’elle durera cinq ou six jours, vu que ce n’est pas une opération des végétations qu’on va vous faire. Aussi, qu’il faudra venir la veille pour passer la nuit ;
- prendre un rendez-vous avec l’anesthésiste, ce pour quoi il faudra venir six jours avant l’hospitalisation. Et vous voyez s’accumuler les tickets de métro qui vous seront nécessaires, au point que vous envisagez de prendre une carte de fidélité à l’hôpital, comme chez Franprix ;
- aller au secrétariat, qui n’a que quelques kilos de paperasses à remplir, avec les recommandations d’usage. En fait, les employés de l’administration sont beaucoup moins aimables que les médecins ;
- rentrer chez vous et vous lancer dans la photocopie des documents qu’on exige de vous, et qui, très probablement, ne serviront en aucune occasion.
Donc, je serai absent à partir du 16 février et jusqu’au week-end inclus.