Retour vers mon futur

Publié le par Yves-André Samère

Oui, c’était imprévu, je suis toujours là. On ne le croirait pas, mais je suis un grand naïf. Croire qu’un rendez-vous avec un chirurgien va déboucher sur une opération dans la journée, suivie d’un retour chez soi en sifflotant Singin’ in the rain quelques heures plus tard, voilà à quoi m’ont réduit les innombrables visions de comédies musicales que je me suis offertes.

Donc, si vous vous trouvez un jour dans une situation analogue, ne vous laissez pas emporter par votre optimisme, c’est un peu plus compliqué que ça, même si un excellent et sympathique médecin vous a décroché un rendez-vous avec un chirurgien dans un délai de trois jours. En fait, les choses se passent ainsi :

- dans le service où vous vous rendez, attendez que le chirurgien en ait fini avec ses patients précédents. J’ai pu, dans la salle d’attente, terminer le dernier roman d’Amélie Nothomb ;

- être reçu, avec une heure et demie de retard (mais un médecin qui n’est pas en retard relève de la science-fiction, autant croire à la réalité des sabres-lasers de Star wars ou de l’hoverboard de Retour vers le futur 2), et attendre que le chirurgien, qui ne vous connaît pas, ait fini de lire votre dossier. Si le vôtre est aussi long que le mien, c’est-à-dire comme un discours de Fidel Castro, armez-vous de patience ;

- attendre que le chirurgien, qui a eu la gentillesse de photocopier à votre intention tous les résultats de vos examens du mois précédent – que ses confrères ont oublié de vous communiquer –, en ait terminé. Et comme vous avez eu l’imprudence de le prier de TOUT vous expliquer de votre état et de ce que sera l’opération, on joue les prolongations, vu qu’il vous fait même un dessin de ce sur quoi il va travailler ;

- demander s’il y aura une hospitalisation, apprendre que oui, qu’elle aura lieu dans deux semaines, et qu’elle durera cinq ou six jours, vu que ce n’est pas une opération des végétations qu’on va vous faire. Aussi, qu’il faudra venir la veille pour passer la nuit ;

- prendre un rendez-vous avec l’anesthésiste, ce pour quoi il faudra venir six jours avant l’hospitalisation. Et vous voyez s’accumuler les tickets de métro qui vous seront nécessaires, au point que vous envisagez de prendre une carte de fidélité à l’hôpital, comme chez Franprix ;

- aller au secrétariat, qui n’a que quelques kilos de paperasses à remplir, avec les recommandations d’usage. En fait, les employés de l’administration sont beaucoup moins aimables que les médecins ;

- rentrer chez vous et vous lancer dans la photocopie des documents qu’on exige de vous, et qui, très probablement, ne serviront en aucune occasion.

Donc, je serai absent à partir du 16 février et jusqu’au week-end inclus.

Publié dans Santé, Curiosités

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P
En effet, sur ce coup-là, vous fûtes bien naïf ! Cela dépend évidemment de ce pour quoi on se fait opérer mais, la seule fois où ça m'est arrivé, j'ai eu l'impression que l'opération était finalement la partie la plus facile, car tout ce qu'il y avait avant ce fut long, très long !
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Y
Je suis en train de raconter a posteriori mon séjour dans cet hôpital. En général, je place ces articles dans la rubrique « Santé ». Ou alors, « Absurdités ».
D
5 à 6 jours d'hospitalisation !! Toi qui aime être libre et le confort de ton appartement, 6 jours dans une vulgaire chambre d'hôpital à manger des plats fadasses voire totalement dégoûtants, je te souhaite vraiment bon courage !!
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D
Vous avez donc là matière à rédiger un roman et tout le temps pour le faire car chacune de ces étapes que vous devez suivre sera agrémentée d'un séjour en salle d'attente.<br /> L'observation du monde hospitalier va certainement beaucoup vous plaire.(quand vous serez réveillé)<br /> Quant à vos accompagnateurs, ce sont vos lecteurs, essayez d'en faire passer l'idée pour voir.<br /> Bon courage!
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Y
Je ne suis pas doué pour le roman. Mon domaine, c’est le sarcasme haineux et mesquin. Notamment contre les salles d’attente.<br /> <br /> Quant à me faire accompagner par mes lecteurs, ils habitent un peu trop loin. Mais je retiens l’idée.
D
Votre optimisme au sujet des admissions en chirurgie me réjouit. Même pour la simple extraction d'une dent de sagesse, ça a été le même bazar. Pour finalement une annulation (avec les compliments de l'anesthésiste), car le patient avait bu un verre d'eau.<br /> Sans compter toutes les analyses de sang et autres qui sont refaites systématiquement, et peut-être le pire : ne pas dîner la veille, encore ça va, mais ne pas boire du tout, dans une chambre surchauffée. On en vient, est-ce fait exprès, à souhaiter être opéré le plus rapidement possible.<br /> Il y a encore le passage anesthésiste, avec le dossier jaune que personne ne lit, le "consentement éclairé" entre autres. Je vous laisse le découvrir, si vous arrivez le lire jusqu'au bout. N'oubliez pas un stylo pour les signatures.<br /> Donc, bonne course d'obstacles.
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Y
J’ai déjà vu le dossier à remplir pour l’anesthésiste. Et je ne dis rien de l’obligation d’avoir un accompagnateur pour quitter l’hôpital, sur laquelle je me suis déjà assis, au grand scandale des bureaucrates..