Le redoutable pouvoir de l’Académie. Brrr...
À propos de cette tarte à la crème qu’est la féminisation des noms français, France Inter, ce soir à sept heures dix, et sans doute à court de sujets plus brûlants (c’est vrai, ça, il ne se passe rien dans le monde en ce moment), égrène quelques banalités mille fois entendues, et la pseudo-journaliste de service conclut ainsi : « Mais le dernier mot revient à l’Académie française ». Traduction : c’est l’Académie qui DÉCIDERA de ce qu’on devra dire pour être dans les clous.
Ben non ! Une fois de plus, France Inter et sa cruche de service se couvrent de gloire. Donc, répétons : l’Académie française ne prend AUCUNE décision concernant les règles d’orthographe et de grammaire. Jamais. Tout ce qu’elle peut faire est défini depuis qu’elle a été fondée au dix-septième siècle : elle donne son avis sur l’usage, puis s’en lave les mains et vous fiche la paix ensuite. Et la mythique « réforme de l’orthographe » que les médias nous ressortent à intervalles réguliers n’a pas eu lieu, l’Académie ayant simplement publié (en 1990 !) une série de préconisations – de recommandations, si vous préférez – qui n’ont pas force de loi, puisque cet honorable aréopage n’a aucun pouvoir, dans quelque domaine que ce soit.
Conclusion : continuez de parler comme des rappeurs si ça vous chante, les Académiciens ne viendront pas vous coller une amende.