Le redoutable pouvoir de l’Académie. Brrr...

Publié le par Yves-André Samère

À propos de cette tarte à la crème qu’est la féminisation des noms français, France Inter, ce soir à sept heures dix, et sans doute à court de sujets plus brûlants (c’est vrai, ça, il ne se passe rien dans le monde en ce moment), égrène quelques banalités mille fois entendues, et la pseudo-journaliste de service conclut ainsi : « Mais le dernier mot revient à l’Académie française ». Traduction : c’est l’Académie qui DÉCIDERA de ce qu’on devra dire pour être dans les clous.

Ben non ! Une fois de plus, France Inter et sa cruche de service se couvrent de gloire. Donc, répétons : l’Académie française ne prend AUCUNE décision concernant les règles d’orthographe et de grammaire. Jamais. Tout ce qu’elle peut faire est défini depuis qu’elle a été fondée au dix-septième siècle : elle donne son avis sur l’usage, puis s’en lave les mains et vous fiche la paix ensuite. Et la mythique « réforme de l’orthographe » que les médias nous ressortent à intervalles réguliers n’a pas eu lieu, l’Académie ayant simplement publié (en 1990 !) une série de préconisations – de recommandations, si vous préférez – qui n’ont pas force de loi, puisque cet honorable aréopage n’a aucun pouvoir, dans quelque domaine que ce soit.

Conclusion : continuez de parler comme des rappeurs si ça vous chante, les Académiciens ne viendront pas vous coller une amende.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Quand j'étais documentaliste dans une bibliothèque juridique, je me battais régulièrement contre ces informations à la noix. Mais non, ce n'est pas une loi, c'est un PROJET de loi, il n'a pas encore été voté par les Chambres. Car les médias serinaient "la future loi etc." et le public éliminait d'office le "future"...Les médias enflaient un truc qui n'était pas définitif, et le public relayait l'information sans réfléchir. Rien n'a changé.
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Y
Toujours valable. Alors que la future loi sera probablement une future ex-loi.