La république des malfrats

Vous ne connaissez peut-être pas Philippe Pascot, même si vous connaissez l’un de ses six enfants, Panayotis, qui marche sur les traces de Raphaël Mezrahi pour faire le clown au Petit Journal. Le père, lui, ne fait pas le clown, il a été durant neuf ans l’adjoint de Manuel Valls quand celui-ci était le maire d’Évry. Or cet homme (Pascot, pas Valls), écœuré par notre système qui s’apparente à une république bananière, s’est lancé dans la publication d’une série de livres (trois, à ce jour) qui dénonce les magouilles et privilèges des élus, dont certains, condamnés par la Justice et récidivistes –  voyez Balkany – se font réélire sans difficulté, parce qu’ils savent arroser leurs électeurs – voyez Serge Dassault.

Voici quelques cibles, pas vraiment confidentielles, de Pascot, qui n’a été attaqué en justice par aucun des malfrats qu’il dénonce, car il n’a publié que des faits :

- le salaire minimum d’un député est de 13 500 euros ;

- la durée de travail moyenne globale des députés est de 21 % du temps obligatoire ;

- un sénateur peut voter à la place de cent sénateurs, et certains l’ont fait ;

- un élu a le droit de cumuler CINQ retraites, sans plafonnement ; par exemple, un maire peut démissionner de sa charge et devenir l’adjoint de son successeur, mais il cumule alors son salaire d’adjoint... et sa retraite de maire ;

- vingt députés ont des salaires mensuels de 800 000 euros, mais n’en perçoivent pas moins leur indemnité de député ;

- cent soixante députés se sont payé des villas ou maisons particulières avec l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), dont 5770 euros d’argent de poche non contrôlé, non imposable, et 6204 euros pour les sénateurs – indemnité qu’ils se sont votée eux-mêmes ;

- un élu paie deux fois moins d’impôts qu’un salarié ;

- un élu cumule actuellement 48 mandats différents ;

- une députée socialiste, Sylvie Andrieux, condamnée par la justice, se rend à l’Assemblée avec un bracelet électronique.

Vous pouvez voir ICI l’interview de Pascot, donnée à Jean-Jacques Bourdin sur BFM-TV, et LÀ, celle donnée à Bob Bellanca sur btlv.fr, site par abonnement.