Combattre les impostures politiques

Cette semaine, dans la matinale de France Inter, on a entendu deux estimables intellectuels, Éric Fotorino, journaliste et ancien directeur de la rédaction du quotidien « Le Monde », et Marc Dugain, cinéaste et romancier, venir faire un peu de publicité pour la revue qu’ils lancent, et qu’hélas ils ont affublée d’un titre malencontreux, « America ». Je ne comprendrai jamais comment des gens intelligents peuvent accepter cette confusion saugrenue et légèrement insultante entre un continent, l’Amérique, et les États-Unis d’Amérique, qui ne sont qu’un seul des vingt-deux ou vingt-trois pays qui composent ledit continent et sont ainsi tenus, eux, pour quantité négligeable. Je l’ai déjà dit sous d’autres formes, comment réagiraient les Européens si le Luxembourg décidait de s’appeler « l’Europe » ? Ou, en poussant les choses au plus ridicule, que diraient les Italiens si le Vatican décidait de s’appeler « l’Italie » ?

Cela dit, l’un des buts de Fotorino et Dugain est louable : ils veulent répandre cette idée que la vérité et une opinion ne désignent pas le même concept. Par exemple, lorsque le Taré de Manhattan prétend qu’on répand sur lui des mensonges alors que ses adversaires politiques ne font que rapporter les énormités qu’il a proférées, ou lorsque Fillon attribue à Hollande l’intention de le détruire, lui, Fillon, via un « cabinet noir » dont il a été prouvé qu’il n’existait pas, ces deux imposteurs tentent de faire passer pour des vérités les bobards qu’ils inventent. Et dénoncer ces impostures est une action de salut public.

Je compte développer cette idée dans une autre notule à venir.

(Vous noterez ma modération : je ne parle ni de Dieu, ni de Mongénéral, dont les légendes sont truffées elles aussi d’impostures. Je ne fais même aucune allusion à la clique lepéniste. Ce doit être l’effet du printemps naissant)