« Bates motel », c’est fini !

Publié le par Yves-André Samère

Le dernier épisode, The cord, du feuilleton télévisé Bates motel, est passé ce lundi 24 avril. Tout avait commencé le 18 mars 2013, et il y a eu cinq saisons, de dix épisodes chacune. Donc cinquante épisodes en tout, diffusés par A&E Television Networks, entièrement réalisés au Canada, en Colombie Britannique, et jamais cela n’a paru trop long, contrairement à d’autres productions qui ont traîné interminablement et comme sous perfusion, comme Dallas, Happy days, Friends, et actuellement The big bang theory.

Il y a eu vingt réalisateurs différents, Tucker Gates ayant été le plus employé avec 17 épisodes, et deux interprètes, Freddie Highmore et Max Thieriot, en ont réalisé un chacun (les deux derniers), le Britannique Freddie Highmore étant âgé de vingt-cinq ans, donc de trois ans plus jeune que le faux « petit génie » Xavier Dolan dont on nous bassine sans cesse.

Impossible d’ignorer que cette histoire dérive du film d’Hitchcock Psycho (en français, Psychose), sorti en 1960 et tiré d’un roman de Robert Bloch portant le même titre. Le titre Bates motel est donc le nom du motel où se déroule l’essentiel de l’action, censée se passer à Fairville, une petite ville qui en réalité n’existe pas dans l’ouest des États-Unis, même s’il y a un Fairville en Pennsylvanie. Mais l’action de Bates motel a été transposée au bord de la mer, sur la côte ouest, dans une région boisée, et elle se passe de nos jours, d’où l’utilisation fréquente des téléphones mobiles par les personnages. Et même un peu dans le futur, puisque, dans l’épisode 1 de la saison 5, diffusé le 20 février 2017, on peut voir, sur une page de l’agenda de Norman, la date du 15 octobre 2017 !

Évidemment l’idée de cette prequel (histoire se déroulant avant celle qui l’a inspirée) est venue du fait que la maison construite pour le tournage de Psychose par Hitchcock sur un terrain des Studios Universal n’avait pas été démolie, elle attire les visiteurs des studios, et elle a même servi pour plusieurs suites, dont le navet inexplicablement imaginé par Gus Van Sant, qui s’était borné à recopier le film d’origine, quasiment plan par plan, mais en couleurs et en ajoutant une scène (suggérée) de masturbation par le personnage de Norman, le criminel de l’histoire. Chez Hitchcock, Norman Bates était joué par Anthony Perkins, très convaincant, et Freddie Highmore, qui a débuté à la télévision à sept ans, reprend le personnage alors qu’il n’a encore que 17 ans, mais est déjà fou – sans que cela soit évident au début. Je précise que Freddie est lui aussi un grand acteur, et qu’il parle couramment le français, comme beaucoup d’acteurs britanniques, et aussi l’espagnol, et qu’il est diplômé de l’Université de Cambridge.

Bates motel raconte donc comment Norman, complètement déséquilibré, a commencé en tuant son père, assassine ensuite une de ses institutrices, et finit par tuer sa mère en l’asphyxiant à l’oxyde de carbone, mais ne veut pas admettre qu’avant la fin de la quatrième saison, elle est morte. Ainsi, toute la cinquième saison est fantasmée, et la mère est vue comme si elle vivait toujours, ce qui est le thème de Psychose.

Je précise que Bates motel n’est en rien un téléfilm d’horreur, qu’on n’y voit rien de gore, que la psychanalyse qui gâchait un peu la fin de Psychose ne montre jamais son vilain nez, et que tous les interprètes sont excellents, pas du tout caricaturaux, en particulier Vera Farmiga, qui joue la mère, et Max Theriot, qui joue Dylan, le demi-frère de Norman, personnage créé spécialement pour cette production. J’encourage fortement de voir Bates motel, dont l’intérêt ne faiblit jamais.

Si Dieu me prête vie, j’écrirai un de ces jours l’histoire extravagante de ce décor figurant la maison des Bates, sujet qui m’offre l’occasion d’une de ces digressions que j’affectionne depuis la lecture de Tristram Shandy, et qui font crisser les dents de pas mal de gens.

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