Ne plus parler du Front National ?

Publié le par Yves-André Samère

Jeudi soir, dans Quotidien, le journaliste Martin Weill interviewait Luc Bronner, le directeur de la rédaction du journal « Le Monde », et la conversation portait sur le rôle de la presse française vis-à-vis du Front National : est-ce que rendre compte des moindres activités de Marine Le Pen ne favoriserait pas la propagande de ce parti d’extrême droite ? Et ce directeur d’opiner que non, on ne peut obliger les journaux à s’autocensurer.

Martin, dont on sait très bien qu’il est de gauche, ne réagit pas, car il ignore ou a oublié ceci : en 1991, l’ensemble ou presque des journaux français, réagissant aux provocations de Jean-Marie Le Pen, avaient décidé de ne plus rendre compte d’aucun des actes des dirigeants du FN. Silence complet !

Eh bien, cette belle résolution avait tenu autant que celles qu’on prend le Jour de l’An. Au bout de quelques semaines, cette belle unanimité avait volé en éclat, et les journaux se sont remis à parler des faits et gestes du néo-nazi national. Qui vient, après les obsèques de ce policier homosexuel tué sur les Champs-Élysées, de regretter publiquement qu’on ait fait l’éloge d’un fonctionnaire gay.

Toujours égal à lui-même, le Menhir ! Sa fille est plus futée, et pas du tout homophobe, car elle avait refusé de s’associer aux manifestations contre la loi sur le mariage pour tous, et elle a pris comme bras droit Florian Philippot, qui a reconnu être homosexuel. Elle le sait bien, qu’aujourd’hui les Français, en majorité, ont cessé d’être hostiles aux gays.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

C
Je vais peut-être vous heurter mais je trouve un coté sympathique chez Jean-Marie Le Pen, c'est sa faculté à se discréditer en une phrase. Je ne pense pas qu'il le fasse par bêtise ou par conviction mais pour faire le buzz, comme disent les cons, et pour s'affranchir du pouvoir qui pourrait (aurait pu) lui échoir, sait-on jamais! Il s'est fait une publicité à peu de frais, petites phrases, petits procès, par le truchement d'une presse crétine.<br /> Quant à sa fille c'est une autre histoire et la nièce de cette dernière pire encore!
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Y
Non seulement ça ne me heurte pas, mais j’en suis persuadé depuis longtemps, et je ne suis pas le seul. Par exemple, Serge Moati a toujours dit qu’il trouvait Le Pen « sympathique », sans pour autant approuver ses idées. Et il suffit de le voir se marrer, au Tribunal des Flagrants Délires, pendant la pseudo-plaidoirie ultra-caricaturale de Luis Régo, « Journée d’un fasciste », pour comprendre qu’il n’est pas imperméable à l’autodérision. Bref, Le Pen est comme ces gamins qui adorent voir un grave monsieur glisser sur une peau de banane ou shooter dans un chapeau recouvrant une grosse pierre, comme Jacques Tati l’avait filmé dans « Mon oncle ». Et l’envie de gouverner, donc de devenir sérieux, ne l’a jamais effleuré.