Bon à rien, mais génie de la cuisine

Publié le par Yves-André Samère

On peut se demander, parfois, comment raisonnent les scénaristes de cinéma et de télévision. Récemment (je veux dire : ce matin), j’ai été frappé par une triple coïncidence, qui fait que, chaque fois qu’un personnage frise la débilité mentale, voire y tombe carrément, il se révèle... excellent cuisinier !

Voici donc mes références :

- dans le feuilleton hollywoodien Malcolm in the middle, dont je vous ai dit un mot, l’un des enfants de la famille calamiteuse qu’il décrit, un garçon prénommé Reese, parfaitement crétin, bon à rien et qui accumule les bêtises, se révèle subitement un excellent cuisinier, inventif et tout et tout, et se met à régaler d’un somptueux déjeuner toute sa famille, jusqu’alors abonnée à la célèbre malbouffe dont on nous vante sans arrêt les vertus dans les publicités télévisées. Les scénaristes oublient de nous expliquer d’où lui viennent ce talent et les connaissances qui doivent être nécesssaires à cette fonction.

- dans C’est beau la vie quand on y pense, le dernier film de Gérard Jugnot, sorti hier, un garçon d’une vingtaine d’années, Hugo, parfaitement crétin lui aussi, flemmard et collectionnant les initiatives stupides, est hébergé par un ancien coureur automobile, et, pour lui renvoyer l’ascenseur, prépare un déjeuner gastronomique susceptible de flanquer la diarrhée verte à tous ces cuisiniers qui sont invités un jour sur deux dans les émissions de Bern et de Nagui. Or, juste avant, on l’a vu préférer le Coca-Cola au bon vin, déjeuner uniquement de céréales, à la mode yankee, et se régaler de spaghettis au ketchup.

- dans Chefs, le feuilleton de France Télévisions, Gérard Lanvin est un cuisinier célèbre, qui découvre qu’il a un fils en prison, Romain. Or le garçon, sorti de prison, se révèle un si bon chef qu’il parvient à supplanter son père et à lui souffler son restaurant, situé, comme par hasard, à l’emplacement de La Tour d’Argent. Mais où a-t-il appris tout ça ?

Je vais vous dire ce qui me rassure, dans ces élucubrations : moi, je ne sais pas cuisiner du tout ! Et je me fiche complètement de ce que je mange.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

J
Tu fais tout de même attention à ne pas manger de viande.
Répondre
Y
En disant que je me fichais de ce que je mange, je ne visais pas la nature de ce que je mange, viande ou légumes, mais du goût que ça pouvait avoir. Je ne suis ni gourmand, ni gourmet, ni gastronome. Peu de rapport avec l’acte de faire la cuisine. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas non plus un intégriste du véganisme. Se priver des œufs, du lait, du miel, etc., je vois mal en quoi ça profite aux animaux.<br /> <br /> (Coq à l’âne : j’ai bien connu un écrivain qui, au cours d’un voyage en Inde, avait mangé de la chair humaine, prélevée sur un bucher)
D
Ce genre d'histoires est concocté par des gens qui ne savent même pas où est la cuisine dans leur propre appartement. Comme d'habitude, c'est mépriser un métier qui semble à la portée du premier venu. Or, il demande quelques années d'apprentissage !
Répondre
Y
Eh oui, je le sais bien pour être moi-même incapable de ce travail (bien que je sache parfaitement où se trouve ma cuisine !).