Voir « Dunkerque » mais ne pas mourir

Publié le par Yves-André Samère

Demain sortira en France et dans cinq autres pays le dernier film, Dunkerque, de Christopher Nolan. J’ai cessé de voir Nolan comme un grand réalisateur, après avoir subi ses trois dernières productions : Inception, The dark knight rises et Interstellar, films boursouflés et prétentieux (Nolan a terriblement envie de paraître intelligent).

Je ne me hâterai pas de voir Dunkerque, dont la principale qualité, pour le peu de renseignements qui ont filtré, est d’être court : une heure et quarante-six minutes. L’histoire est connue : entre le 10 mai et le 4 juin 1940 (donc AVANT que De Gaulle prononce son fameux « appel » à la radio de Londres, puisque, à cette date, Mongénéral est encore en France), il y avait à Dunkerque, non pas 400 000 soldats comme le dit la publicité du film, mais 340 000 soldats alliés, dont 123 000 français, coincés entre la Mer du Nord et l’armée allemande, qui se trouvait à vingt kilomètres de là. Il faut dire que 35 000 d’entre eux seront capturés par la Wehrmacht. Un désastre, donc.

Mais pourquoi n’ont-ils pas TOUS été capturés ? Parce qu’Hitler a ordonné au général von Rundstedt d’arrêter la progression de ses chars ! Et que, quatre jours avant le 10 mai, Göring avait transmis une offre de paix aux Britanniques par un canal non officiel : le Führer avait besoin d’un répit en Europe de l’ouest pour entamer sa grande offensive à l’est, et croyait encore à une possibilité de paix avec l’Angleterre. Et, le 24 mai, il a ordonné l’arrêt de l’avancement de ses troupes. De cela, le film ne vous dira sans doute pas un mot !

Un détail enfin : la situation des soldats anglais à Dunkerque a déjà été filmée avec génie en 2008 par un plan de cinq minutes et six secondes, réalisé par Joe Wright pour son film Atonement (en français, Reviens-moi). Et, s’il vous plaît, pas en caméra portée comme dans les mauvais films, mais à la steadicam. On n’a jamais fait mieux.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

K
J'ai vu pour la première fois "Week-End à Zuydcoote" quand j'ai fait mes "trois jours" en 71, au cinéma des armées. Ça donne vraiment envie de s'engager dans la glorieuse armée française.
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Y
Ce n’est donc pas l’attrait de la solde ?
C
je ne voulais pas dire çà , simplement je m'étonnait -pas vous- que personne, à l-occasion de la sortie du film de Nolan , personne n'ait fait de rapprochement avec le film de Verneuil . Apparemment Tout s'oublie...
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Y
Quelqu’un en avait parlé sur France Inter, j’ai oublié dans quelle émission.
C
Week-end À Zuydcoote n'était pas le plus mauvais film de Verneuil et ce film servait bien le sujet .
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Y
Je n’ai jamais écrit le contraire !
D
Un ami de mon père détestait les Anglais à cause de Dunkerque : jeune soldat, il avait été fait prisonnier sur cette plage et s'était tapé 4 ans de captivité en Allemagne. Ils avaient été repoussés fermement, voulant monter sur les bateaux, par des soldats anglais...
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Y
Les nazis y ont fait 35 000 prisonniers. Quant aux Français, on ne les a jamais vraiment aimés, en Angleterre.