J’ai quelque chose de Jean d’Ormesson
Le croiriez-vous, je me suis découvert hier soir un point commun avec Jean d’Ormesson. Pas le talent littéraire, non, je ne vais pas jusque là. Mais il se trouve que Jeannot, toujours si soigné dans sa tenue vestimentaire, était l’incarnation du désordre, de la pagaille, du foutoir. Pas dans sa vie privée, mais... dans son bureau. L’émission Quotidien nous a en effet montré hier soir son cadre de travail – je crois que c’était celui dans lequel il dirigeait le « Figaro », entre 1974 et 1977, et ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux, être le valet de la famille Dassault.
Or il y avait des livres partout, entassés, empilés, posés n’importe tout, sur la table, sur les sièges, par terre, partout. Eh bien, chez moi, c’est exactement pareil, car je déteste – et je n’envisage même pas, car ce serait une entreprise désespérée – mettre un peu d’ordre dans ce bazar. C’est simple, si un objet quelconque tombe à terre, je ne le ramasse jamais, je préfère attendre le prochain tremblement de terre qui le remettra peut-être en place (c’est une plaisanterie célèbre, dont j’ai oublié qui l’a sortie le premier). Si bien que, chez moi, on trouve des vêtements pendus aux boutons des portes, des livres et des DVD sur le tapis qui accueille ma précieuse personne quand je regarde la télévision (j’ai des amis du Fan-Club de Friends, qui peuvent témoigner que jamais je ne m’assieds sur un canapé), des crayons, des stylos, des pièces de monnaie, des prospectus, des boîtes de médicaments, des magazines, des journaux vieux de plusieurs années, et que sais-je encore ?
Si un jour je meurs chez moi, je ris en imaginant le frisson d’horreur des employés que délègueront les pompes funèbres. Ils n’auront jamais vu ça. Sauf, peut-être, chez Jean d’Ormesson ou au gouvernement présidé par Micron.