Gallet indésirable
Comme Françoise Nyssen, qui fait ministre de la Culture, pousse mollement Mathieu Gallet vers la sortie de Radio France, mais sans le dire franchement (poussée par Macron, elle a employé le cliché habituel en l’incitant à « tirer les conséquences » de sa condamnation), nous avons entendu deux avocats le défendre pour la galerie, en évoquant le fait qu’il a fait appel de ladite condamnation. Le comble est que les chers maîtres, escomptant sans doute que le grand public ne sait pas grand-chose du droit, ont osé soutenir que Gallet n’avait pas été condamné, et devait donc bénéficier de la célèbre présomption d’innocence.
C’est se moquer du monde : Gallet a bel et bien été condamné, et faire appel d’une condamnation n’annule en rien le verdict ! Cela ne fait qu’en repousser l’exécution, et la cour d’appel ne sera en rien contrainte de prononcer un acquittement, surtout avec un dossier pareil, et sachant que d’autres faits, à Radio France après l’INA, confirment bien que l’accusé n’est pas blanc-bleu. Et elle ne veut pas se ridiculiser, la cour d'appel.
Mais Gallet a fait savoir qu’il n’avait pas l’intention de démissionner, ce qui a scandalisé les personnels de Radio France. La balle est aujourd’hui dans le camp du CSA, qui l’a nommé à ce poste sans s’être renseigné sur son passé, et qui reste le seul à pouvoir le virer. Si, seconde boulette, les pseudo-sages le maintenaient dans sa sinécure, ils donneraient au bon peuple des idées d’émeute. Le gouvernement actuel, déjà passablement impopulaire, n’a pas besoin de ça.