(N’)embrassez (PAS) qui vous voudrez

Publié le par Yves-André Samère

Il ne se passe pas un jour sans que, à la radio comme à la télévision, soit invité un chanteur, un acteur, éventuellement un metteur en scène. Et, inévitablement, dans la conversation entre l’invité et le présentateur, est cité un autre artiste, chanteur, acteur, metteur en scène, et tout ce que vous voudrez.

Or, et cela se produit dans cent pour cent des cas, l’invité ou le présentateur ne manque en aucun cas, sitôt que le nom du personnage est cité, d’ajouter, de façon absolument automatique, la remarque « On l’embrasse ».

Bien entendu, l’embrassé par voie des ondes n’est pas présent pour se dire flatté, et remercier. De sorte que ces embrassades fictives, aussi inévitables que la pluie en Bretagne ou la sécheresse à Tamanrasset, restent sans écho de sa part, et que jamais il remercie ou renvoie la politesse. En fait, il n’en aura pas connaissance, si bien qu’on se demande à quoi riment ces marques d’affection qui n’atteignent personne. Étendons un peu notre champ d’action : depuis que nous avons le bonheur d’être gouvernés par Macron, ce type embrasse absolument toutes les personnalités qu’il rencontre. Sans blague ? Vous imaginez De Gaulle embrassant ses visiteurs, tous les chefs d’État ou de gouvernement qu’il rencontrait ? Même Brigitte Bardot, qu’il a reçue à l’Élysée, n’a pas eu droit à cette faveur.

Ces simagrées sont tout à fait horripilantes, par leur automatisme doublé d’une hypocrisie en acier trempé. Car enfin, chacun sait que, dans les milieux tant artistiques que politiques, la jalousie et la haine larvée sont beaucoup plus fréquentes que la bienveillance ou la simple modération.

Et si je méprise les tenants de ces milieux, ces manies sont pour beaucoup dans ma détestation.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

M
Le '' On l'embrasse '', c'est une chose, mais le '' On lui fait plein de bisous... '' est encore pire ! Cela dit, je rejoins Dominique sur cette manie d'embrasser systématiquement les femmes. C'est ridicule. Pourquoi ne seraient-elles pas au même niveau que les hommes avec une poignée de main ?
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Y
J’ai horreur de ce mot, « bisous ». Employé au-delà d’un âge ne dépassant trois ans, c’est insupportable. Mais je connais des gens qui l’emploient constamment, par écrit ou au téléphone. On devrait leur appliquer une taxe carabinée. Outre cela, ce que je fustigeais dans cet « On l’embrasse », c’est, d’une part, son emploi systématique dans les radio-télés, et, d’autre part, son insincérité, car il n’y a aucune raison d’embrasser un individu pour la seule raison qu’on fait le même métier que lui. Ou alors, les facteurs devraient embrasser les facteurs, les plombiers devraient embrasser les plombiers, les peintres en bâtiment devaient embrasser les peintres en bâtiment, etc.
D
Surtout, pourquoi faut-il systématiquement embrasser les femmes ? Je déteste cela. Il y a 20 ans, on se serrait la main, à tel point d'ailleurs que je ne mettais jamais de bague à la main droite, à cause de la virilité de certains serrements (non non, je n'ai pas eu l'honneur de croiser Macron !). Maintenant, on embrasse.
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