« Graine de violence »

Publié le par Yves-André Samère

J’ai bien dû voir vingt ou trente films basés sur ce canevas : un nouveau professeur est affecté à la classe la plus difficile d’un établissement d’enseignement réservé aux têtes dures. Ce canevas doit être gravé dans le marbre, car il est typique de ce genre de films moralisateurs, ayant pour but de montrer que la bonne volonté peut réussir partout, à condition d’être futé.

En général, le cadre est immuable : le domptage des fauves se produit dès la première apparition du Sauveur, qui foudroie tout le monde en une seule réplique spirituelle, à l’exception de LA forte tête, qui ne se rend qu’à la fin. Cette exception, cette forte tête, non seulement a bien des excuses (enfance malheureuse, parents divorcés, violents, morts ou en taule, brodez là-dessus), mais lui se trouve être, invariablement, le garçon le plus beau, le plus intelligent, le plus doué de la bande. Passons sur les péripéties, qui DOIVENT mener à la conclusion inévitable : ledit garçon, enfin converti, devient alors le plus grand fan de l’Ange Gardien et réussit triomphalement dans ses études. Au fait, oui, c’est toujours un garçon, jamais une fille.

Désolé, mais je ne crois pas à ce genre de salades. Des classes dites « difficiles », tous les martyrs ayant abouti bien malgré eux dans ce genre de poste très peu désiré où règnent fortes têtes et pré-délinquants, savent – ou apprennent très vite – qu’en venir à bout exige de gros moyens en argent et en personnels spécialisés, et qu’il ne suffit pas de les faire chanter ou jouer au basket. Et même la réussite entraînée par le déploiement de ces gros moyens, quand ils existent, est d’un taux extrêmement bas. En fait, cette réussite n’apparaît que dans les films !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

C
Quelle surprise de vous voir commencer cette article par une formule qui me semble fautive ! C'est bien la première fois depuis que je vous lis. Ces trente films ne seraient-ils pas plutôt "fondés" sur ce canevas, "basé" étant réservé à un contexte militaire ? L'académie semble en accord avec moi mais je suis curieux de savoir ce que vous en pensez. (http://academie-francaise.fr/base-sur)
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Y
Aucune raison de vous en vouloir. Moi-même, je ne rate personne... s’il y a lieu.
C
En effet, je ne sais pas ce qui m'a pris d'accorder l'adjectif au féminin, mais je ne peux plus éditer. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur !
Y
Et quelle surprise de vous voir mettre “article” au féminin ! Matcheu nul, comme on dit à la radio...<br /> <br /> Cela dit, en général, je suis d’accord avec l’Académie. Même si une base est aussi une forme de fondation...<br />
K
Ce sont "Les risques du métier" .
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Y
Mais Jacques Brel n’y paraissait pas. La vedette était Sidney Poitier. Avec Glenn Ford, bien sûr.
D
Hélas !
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