Détester la neige

Publié le par Yves-André Samère

Parce qu’il commence à faire frisquet, et que l’hiver se pointe avec deux mois d’avance sur le calendrier (encore une preuve du réchauffement climatique !), les radio-télés multiplient les micro-trottoirs donnant la parole à des ahuris qui s’extasient sur la beauté de la neige.

Je déteste la neige. Je ne l’ai pas connue avant l’âge de quinze ans, et je n’ai jamais mordu à sa fausse beauté de carte postale, et à sa blancheur immaculée, qui, en réalité, ne fait que masquer les nuances des paysages. C’est un peu comme si on vantait la beauté des niqabs, et leur noirceur qui dissimulent les femmes derrière ce rideau sinistre. La neige repeint tout en blanc, et je comprends mal en quoi elle améliore le décor de nos existences. Je déteste la neige, aussi, parce que je la soupçonne de racisme (ben oui, elle est d’une blancheur « ostensible », comme disait naguère Chirac). Je déteste les bonshommes de neige, qui contiennent en général des cadavres de gens assassinés dans des auberges rouges. Et je déteste les luges, qui ne sont bonnes qu’à être brûlées, surtout si elles s’appellent Rosebud.

Et pour apprécier les films en noir et blanc, je vois mal en quoi la réalité est plus belle si elle imite cet aspect du cinéma. Finalement, je préférais les sables du Sahara de ma petite enfance.

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