Lire en aveugle

Publié le par Yves-André Samère

Comme le dit François Morel dans son spectacle au Théâtre du Rond-Point, « moi, si je n’ai rien à dire, je veux qu’on le sache ». Je vais donc vous révéler un projet dont hier j’ai eu l’idée.

Il s’agit d’un défi que je me lance, or, comme je vous en ai déjà touché un mot, j’aime beaucoup parier avec moi-même, attendu qu’ainsi, je gagne toujours. Et ce défi consiste en ceci, que j’ai décidé de lire, et sans l’aide d’aucun dictionnaire, un livre écrit dans une langue que je n’ai jamais apprise !

Pour être franc, j’avais déjà tenté le coup en essayant de comprendre ce que racontait Xu Bing (non, il n’est pas de la famille de Chandler Bing, l’un des six personnages de Friends). C’est l’auteur chinois de ce curieux livre paru chez Grasset, Une histoire sans mots, qui, en 112 pages, ne contient pas le moindre mot, pas la moindre lettre, car toute l’histoire vous est contée en smileys. Il paraît, à ce que j’ai lu ici et là, que cette histoire est très facile à comprendre, quoique lesdits smileys ont été inventés par l’auteur pour les besoins de la cause, et n’existent nulle part ailleurs. Or j’avais échoué à comprendre ce que racontait ce livre, vu mon manque total d’intérêt pour les smileys – que je n’emploie jamais. Et cet échec m’a inspiré l’envie de lire un autre livre a priori incompréhensible, puisque rédigé dans une langue qui n’est pas la mienne. En l’occurence, l’italien.

J’ai jeté mon dévolu sur un roman d’Elsa Morante, auteur assez connu, qui a été la femme d’Alberto Moravia, livre qui s’intitule L’isola di Arturo, ce qui signifie « L’île d’Arturo ». Certes, il existe une traduction française, disponible chez Amazon, mais je refuse de tricher en l’achetant. En revanche, en 1962, le réalisateur Damiano Damiani en a tiré un film, dont le titre en français, assez stupide, est L’île des amours interdites, que j’ai vu, et cela va peut-être m’aider. Et puis, l’italien est assez proche de l’espagnol, langue dont je possède quelques lumières, puisque j’ai un peu travaillé en Espagne comme moniteur de natation.

Voici donc la première phrase : « Uno dei miei primi vanti era stato il mio nome ». Facile, pas vrai ?

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