Les humoristes qui font autre chose

Publié le par Yves-André Samère

Je viens de visionner le spectacle d’un autre humoriste que Coluche, enregistré à Avignon (je refuse d’écrire « en Avignon », non mais) ! Il s’appelle Victor Solaro, mais vous ne le connaissez pas sous ce nom, car il a pris un pseudonyme, Artus.

Bien, je devine que vous ne connaissez pas non plus Artus. Pourtant, vous l’avez probablement vu, mais dans un autre emploi qu’humoriste : c’était dans la dernière saison de ce feuilleton à succès de Canal Plus, Le bureau des légendes. Il y interprétait le personnage d’un agent de la DGSI, envoyé notamment en Turquie pour tenter de faire parler un djihadiste détenu par les Turcs. Rôle assez dramatique d’un homme plutôt obèse et parlant arabe ou une langue voisine, et qui était très efficace. Il s’y révélait bon comédien. Son spectacle d’humour sur scène, en revanche, ne m’a pas emballé. Il pratique beaucoup l’interpellation des spectateurs, mais en beaucoup moins bien que Kheiron, qui est un maître et improvise la totalité de son spectacle, qui, donc, change chaque soir. Kheiron est d’origine iranienne, et il est aussi réalisateur de cinéma (il a fait deux films, Nous trois ou rien et Mauvaises herbes, celui-ci avec Catherine Deneuve).

À vrai dire, des humoristes qui font autre chose, ce n’est pas rare : souvenez-vous de Coluche, qui a tourné Tchao pantin en 1983. Fernandel avait été la vedette de Meurtres, film très dramatique de Richard Pottier sorti en 1950, où il enthanasiait sa femme, malade incurable (hélas, le public, dérouté, riait à le voir dans une scène où il pleurait). Hippolyte Girardot, qui a débuté comme acteur, est aussi humoriste sur France Inter, dans l’émission Par Jupiter. José Garcia a été la vedette du film de Costa-Gavras Le couperet. Bourvil a joué le personnage principal dans Le cercle rouge, de Jean-Pierre Melville, qui n’était pas un rigolo. Patrick Timsit a été Landru pour un téléfilm, Désiré Landru. Tom Villa, qui a sa place dans l’émission de France Inter La bande originale, a joué un avocat dans la série télévisée Munch, et Stéphane Guillon, dans le même feuilleton, est un homme doté d’un fils qui le renie.

Je vous laisse chercher, je suis sûr que vous allez en trouver des dizaines, parce que tout comique veut prouver qu’il peut aussi tenir des rôles dramatiques. Tout simplement, parce que c’est plus facile de faire pleurer que de faire rire, et que le public, ignorant ce détail, admire davantage la « performance ». Il a tort, évidemment.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

C
Merci de m'avoir éclairer pour Debussy ; 'c'est vrai que l'on fait peu de cas de la musique , en France , à ce propos Michel Legrand souffrait du manque de reconnaissance dans son pays , contrairement aux amériques, Canada, Etats-Unis où ila une oeuvre importante ignorée des français . C'est mon gout pour des artistes comme Sinatra ,Barbra Stresand dont il a composé la musique de "Yentl" qu'elle a mis en scène . il a écrit un album pour Sarah Waughan , tout çà avec des paroles de Alan et Marilyn Bergman . D'autre part j'ai répondu à un sujet où il était question de Raphaël Enthoven , mais j'ai oublié où .? Helas M. Y.A.S.
Répondre
C
Cest encore moi ! quelle oeuvre de debussy entend-on dans le film "Fortunat " , joué par le mari de Morgan , à la fin du film ?
Répondre
Y
C’était “Doctor Gradus ad Parnassum”, extrait de “Children's Corner”. Jouée très lentement, car on la joue beaucoup plus vite habituellement. Aucune mention au générique du film.
C
A propos de Fortunat, le seul survivant , encore c' est Dominic Mitterrand ! Quant au plan humain j'ai toujours préféré Bourvil à Fernandel .
Répondre
Y
C’était plutôt Frédéric Mitterrand. Partout, on l’appelle “Frédo”.
C
Bourvil , dans " Fortunat " , à la fin il nous fait pleurer . On ne peut pas penser à tout le monde mais Raimu , au début ce n 'est qu' un comique troupier ! Il n'y en a qu'un qui s'est abstenu d'user de ctte facilité , c'est De Funes ! Que j'ai surtout aimé en nioir et blanc, du temps où il n'était pas vedette ; chez Robert Déry ou chez Yves Robert .
Répondre
Y
Bien avant ”Le petit baigneur”, Louis De Funès a joué dans un film en couleurs, avec les époux Dhéry. C’était en 1954, dans “Ah ! les belles bacchantes” (j’ai ce film, si vous le voulez). Tous les Branquignols y jouaient. Le réalisateur était Jean Loubignac, qui tournait là son avant-dernier film. Il n’a fait que des comédies, dont quelques-unes avec Ded Rysel dans le rôle de Piédalu.