Tout IRA bien, Madame la marquise !
Depuis des semaines, voire des mois, le leitmotiv des médias est cette phrase qu’on nous assène régulièrement dans les radio-télés : désormais, rien ne sera plus comme avant.
Bien. Délabyrhintons un peu.
Chaque époque ayant connu des bouleversements un peu violents a utilisé cette antienne passe-partout. Sans remonter jusqu’à la Guerre de Cent Ans, à la Saint-Barthélémy (quand les Français faisaient rôtir des protestants au Palais-Royal), et aux dragonnades de la soldatesque louis-quatorzaine, elle a dû être martelée dans les années qui ont suivi la Révolution française, particulièrement après les années de la Terreur, et les Vendéens s’en souviennent encore. Puis il y a eu, entre autres, la révolution de 1848, puis la première guerre contre l’Allemagne, puis l’horrible guerre de 14-18, accompagnée de la grippe espagnole qui a causé des millions de morts, puis Hitler et le nazisme, puis la Deuxième guerre mondiale, avec son apothéose à Hiroshima et Nagasaki, puis le terrorisme islamique, et aujourd’hui, l’épidémie du coronavirus, dont nos dirigeants voudraient nous persuader qu’elle va cesser toute seule.
Rien de tous ces évènements tragiques n’a changé si peu que ce soit la propension des êtres humains à s’enfoncer dans la barbarie, car c’est dans la nature de l’Homme d’oublier ses résolutions et de se comporter comme le plus cruel et le plus stupide des êtres vivants.
Alors, cessons de rêver : la chère civilisation à laquelle, paraît-il, nous tenons tant et dont nous sommes si fiers, va poursuivre sur sa lancée, détruire la nature et se détruire elle-même. C’est ainsi, et pas autrement. Si vous croyez que l’Homme, le plus vicieux des animaux, va s’améliorer, vous vous enfoncez le doigt dans l’œil, et jusqu’à l’omoplate.
Que faire ? Nous asseoir et compter les points. Il y a encore des records à battre.