Dégradation du langage courant
Cinquante fois par jour, au moins, les gens de médias nous offrent l’occasion de nous poser une question : mais comment font-ils, eux, pour vivre à plat ventre et ne se déplacer qu’en rampant ?
Vous n’avez pas pu ne pas remarquer qu’à intervalles réguliers, les politiques jettent dans la foule des mots et expressions qui étaient jusque là inconnus, ou, du moins, inutilisés parce qu’inutiles. Des exemples ? Vacances apprenantes, gestes barrières, confinement, et ainsi de suite. Or, que font les médias ? Vont-ils rejeter ces âneries comme indignes de leur vaste intelligence ? Non ! Ils les adoptent et les répètent. Et c’est ainsi que chacun de ces zozos dociles répète que tout est compliqué, que Monsieur Untel n’a pas souhaité répondre à une question sur ses biens mal acquis, que le ministre de la Kulture veillera au bon emploi de la langue qu’il est chargé de défendre, que celui de la Justice veillera à toute intrusion de la corruption dans les actions des magistrats, que celui des Armées n’autorisera jamais qu’on revende trop d’armes aux monarchies du Golfe, et que LES ministres qui veillent sur notre économie nationale éviteront d’imiter Cahuzac ou Fillon, au moins en apparence et en attendant qu’ils récidivent.
En somme, les irresponsables sont des deux côtés, et se font concurrence. Au moins, essayons de ne pas les imiter.