Columbo : 3. petit air, 555, et œil de verre
Aujourd’hui, un petit cocktail des curiosités de la série Columbo. Pour commencer, avez-vous remarqué le nombre impressionnant de numéros de téléphone fixes cités au fil des épisodes ? Or TOUS commencent par 555 ! Ce devrait être invraisemblable, puisque la suite des numéros ne comportant que quatre chiffres, cela ne laisserait que 10 000 numéros possibles. Il n’y aurait donc que dix mille abonnés au téléphone à Los Angeles ? La vérité est qu’aux États-Unis, on est très procédurier, et si un hasard malheureux voulait que, dans un film, on tombe sur un numéro existant dans la réalité, la production craindrait les procès. Donc on supprime du dialogue tout numéro de téléphone faisant courir ce risque ! Je connaissais cette précaution depuis des années, elle est idiote, mais c’est bien états-unien.
Autre chose : Columbo fredonne fréquemment un petit air que vous connaissez peut-être, mais dont vous ignorez le titre. J’ai cherché, et trouvé. Cela s’intitule This old man came rolling home, et on peut l’entendre ICI. Les paroles sont en anglais.
Dernier point, dont on ne s’aperçoit pas forcément en regardant les épisodes de Columbo, mais l’interprète de ce personnage, à l’âge de trois ans, avait perdu son œil droit à la suite d’un cancer, et portait un œil de verre. Or le personnage lui-même ne parle jamais de cette infirmité, sauf une fois, par une allusion dont personne ne semble avoir vraiment conscience. Ayant feint de porter une amitié nouvelle à l’assassin de l’histoire sans dévoiler son opinion, il engage celui-ci à l’accompagner dans une recherche quelconque, et il prononce cette phrase sibylline : « Allons-y, trois yeux valent mieux qu’un seul ». Ce qui ne signifierait rien si les deux personnages avaient chacun ses deux yeux !
(Je soupçonne Peter Falk d’avoir ajouté cette réplique de sa propre initiative. Après tout, il était à la fois la vedette et le producteur exécutif depuis des années)