Petit musicien est devenu grand

Publié le par Yves-André Samère

Des pianistes qui jouent formidablement bien, j’en connais des tas. Et comme je vous vois venir, non, je n’aimais pas du tout l’un des plus médiatiques, le canadien Glenn Gould, que la modestie n’étouffait pas. Et pas davantage Lang Lang, qui fait le clown chaque fois qu’il paraît en public.

Les pianistes français abondent, mais j’ai une forte préférence pour les pianistes russes, qui, en outre, ont le privilège d’avoir à leur disposition les grands compositeurs russes, Prokofiev, Tchaïkovsky, Scriabine et Rachmaninoff – et pardon si j’en oublie au passage. Et, comme les grands écrivains russes, ils pullulent !

Bien entendu, je connais des kyrielles de pianistes russes, mais je me permets d’en préférer un par-dessus tous les autres, et j’ai quelquefois cité son nom dans ces pages. Il a commencé à paraître dans des vidéos sur Youtube vers l’âge de dix ans, et son jeu a toujours été parfait, au point qu’on se demande si une telle chose est possible. Il a joué en public à Moscou et Saint-Petersbourg, mais aussi en France (trois fois à Paris, au moins une fois à Nantes), en Chine, en Italie (à la Scala de Milan), bref, partout, et chaque fois, non seulement le public et les musiciens d’orchestre l’acclament, mais, au moins à trois occasions, j’ai vu le chef d’orchestre le serrer dans ses bras, ce que nul ne ferait avec un pianiste d’âge mûr !

J’ai failli oublier de le nommer. Contrairement à ce que croient la totalité des médias, son prénom se prononce Alixann’dre, car les diphtongues n’existent pas en russe, et non Alexander, redoutable anglicisme, dont Scriabine aussi a été victime. Bref, il s’appelle Alexandre Malofeev (ce nom est un véritable piège pour qui croit savoir le prononcer), et il a eu dix-neuf ans le 21 octobre dernier. Je mets en ligne l’un de ses meilleurs portraits, et c’est ICI.

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