Molière sur France 3

Publié le par Yves-André Samère

Hier soir, j’ai regardé Secrets d’Histoire consacré à Molière. Il se trouve que je vénère Molière depuis des années, et que j’ai vu un grand nombre de ses pièces, toutes appréciées par moi, sauf le Dom Juan, que je trouve particulièrement raté, surtout à cause de son très long dialogue entre deux domestiques s’exprimant dans un charabia incompréhensible. Pour ne rien dire de son dénouement irréationnel.

Mais j’ai vu Tartuffe quatre fois dans différentes mises en scène, bien que la pièce devienne assez mauvaise dans la toute dernière scène, celle de l’Exempt, totalement invraisemblable et mal écrite.

L’émission aurait aussi gagné si on avait évité les deux tirades des deux comédiens Francis Huster et Fabrice Luchini, ce dernier, insupportable, lancé dans une récitation de la pièce Le misanthrope, qu’il « traduisait » en français au fur et à mesure.

Le scénario a aussi gagné en ne passant pas sous silence un détail de la vie de Molière, lorsque, en fin de carrière, il était tombé amoureux de Daniel Baron, jeune comédien de dix-sept ans qu’il avait engagé et qui devait connaître une carrière brillante. Cet épisode est rarement traité dans les biographies officielles de Molière. Ou alors, on évoque la gifle que la femme de Molière, sans doute jalouse, avait donnée au jeune Baron, ce qui provoqua le départ de la troupe du jeune homme, moralement blessé.

En revanche, j’ai trouvé douteuse l’hypothèse selon laquelle ce serait Corneille qui aurait écrit les pièces de Molière. Argument des partisans de cette thèse : après avoir quitté Corneille, Molière aurait changé de style ! Ridicule. Je connais ce type d’évolution, que j’ai éprouvée à titre personnel après avoir été durant deux ans le rédacteur en chef des textes sur la série Friends. On peut changer, en deux ans.

Tout aussi douteuse, voire plus, la mise en scène de cet épisode montrant le roi Louis XIV qui invite Molière à sa table, évènement qui, très probablement, n’a jamais eu lieu, ce souverain ayant les familiarités en horreur.

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