Supporter l’épreuve ?

Publié le par Yves-André Samère

Sobibor est moins connu qu’Auschwitz. C’était l’un des camps d’extermination nazi, situé en Pologne comme tous les autres. Sa particularité : avoir connu la seule révolte des prisonniers contre leurs bourreaux, le 14 octobre 1943 (Claude Lanzmann a consacré un film à cet évènement).

Né en Ukraine en 1920, Ivan Demjanjuk, soldat dans l’Armée rouge, fut capturé par les nazis au printemps 1942. On l’envoya en formation au camp de Treblinka, toujours en Pologne, puis il servit comme garde pendant deux ans dans les camps de Sobibor, Majdanek et Flossenbürg. Demjanjuk a toujours affirmé qu’il avait été forcé de travailler pour les nazis, et qu’on l’avait confondu avec un autre garde connu pour sa cruauté, un certain Ivan le Terrible.

Après la guerre, Demjanjuk s’est installé aux États-Unis, où il s’est fait naturaliser, et a pris le prénom de John, tout en conservant son nom. Mais l’Allemagne, récemment, s’est évertuée à le récupérer. La bataille judiciaire a duré deux mois, entre le gouvernement des États-Unis et la famille Demjanjuk, assistée d’un avocat, qui affirmaient qu’une expulsion serait « inhumaine » puisque l’homme, âgé de 89 ans, était trop malade pour supporter l’épreuve. On se souvient que Papon, lui aussi, avait beaucoup usé de cet argument pour ne pas être jugé.

En tout cas, Demjanjuk avait déjà perdu sa nouvelle nationalité en 2002. La justice allemande demandait son extradition pour « avoir été gardien dans le camp d’extermination de Sobibor, [...] du 27 mars 1943 à fin septembre 1943 et [...] y avoir aidé à l’assassinat d’au moins 29 000 juifs », estimant que le tribunal de Munich était compétent pour le juger. Si bien qu’hier, Demjanjuk a été expulsé dès États-Unis vers cette ville.

On va d’abord l’examiner pour voir s’il doit aller en prison, ou être transféré dans un hôpital pénitencier de la ville. Ces juges allemands sont bien aimables. A-t-on fait passer des examens médicaux aux Juifs qu’on enfournait dans les chambres à gaz, pour voir s’ils étaient aptes à supporter l’épreuve ?

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