Mort à la Sécu !

Publié le par Yves-André Samère

La rage (il n’y a pas d’autre mot) du libéralisme économique qui caractérise les derniers gouvernements de droite trouve son accomplissement dans la destruction des systèmes qui faisaient la fierté des Français. On s’est d’abord attaqué aux services publics, dont il ne reste que des vestiges (prochaine cible, la Poste), et c’est à présent la Sécurité Sociale, dont les princes qui nous gouvernent veulent le remplacement par un système basé sur l’assurance privée – à l’image de ce qui a si bien réussi aux États-Unis (voir le film de Michael Moore Sicko).

Comme nos compatriotes sont très attachés au système actuel en matière de Sécurité Sociale, le premier travail du gouvernement de droite consiste à les en dégoûter, c’est-à-dire à faire peur aux gens, comme toujours. C’est d’ailleurs très facile, il suffit, d’une part, d’annoncer un bilan catastrophique, et, d’autre part, de réduire les ressources. En fin de compte, quand l’enlisement sera au point souhaité, on annoncera au bon peuple que ça y est, on ne peut plus faire autrement, il FAUT changer complètement le système. Et laisser la place aux assurances privées, entreprises philanthropiques bien connues pour leur désintéressement.

Faire peur aux gens ? Facile, on multiplie les prévisions menaçantes. Ainsi, dès 2004, Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé, avait averti : « Nous sommes en faillite, et si on ne fait rien, le système de sécurité Sociale n’existe plus ». Il mentait, bien entendu, nous n’étions pas en faillite, mais prédire que le système de Sécurité Sociale n’existe plus « si on ne fait rien » ne pouvait avoir qu’un seul effet : flanquer la pétoche aux assurés sociaux, c’est-à-dire à tout le monde. Et donc, leur faire souhaiter un sauvetage, déjà en réserve dans les cartons du gouvernement.

Réduire les ressources, c’est encore plus facile, puisque cela se fait tout seul : la montée du chômage, et donc la baisse du produit des cotisations, induit cet effet magique. Mais, pour bien faire, on peut aussi exonérer de charges sociales certaines catégories de la population : elles sont satisfaites, et le fameux « trou de la Sécu » se creuse d’autant.

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