« Basé sur des faits réels »

Publié le par Yves-André Samère

Comme tout le monde, vous avez remarqué que, de plus en plus souvent, les génériques de fin des films sont accompagnés d’un carton mentionnant que l’histoire qu’on vient de voir est « basée sur des faits réels ». Pratiquement, un film sur trois.

Je vous préviens, c’est une imposture, qui ne vise qu’à produire un bouche à oreille favorable. De la pub, de la com’, et rien d’autre.

Vous voulez un exemple ? Facile. Fin 2005, en décembre chez nous, est sorti un film hollywoodien intitulé The exorcism of Emily Rose (titre français correct, L’exorcisme d’Emily Rose). C’était l’histoire d’une fille de 19 ans atteinte d’épilepsie, que ses crises rendaient psychotique, et qu’aucun médecin ne parvenait à guérir. Mais un prêtre catholique la prenait en main et lui faisait subir un exorcisme, qui avait un effet miraculeux : elle mourait ! Le prêtre paraissait devant un tribunal, qui le reconnaissait coupable d’homicide par imprudence, mais le jury demandait que sa peine soit confondue avec sa détention préventive, et on le libérait sur-le-champ.

Or le carton précédant le générique de fin tendait à authentifier cette histoire, car il affirmait qu’Emily Rose était désormais considérée comme une sainte dans son pays.

Je n’avais pas eu beaucoup d’effort à faire pour découvrir que c’était du charlatanisme, car Emily Rose, cette « sainte », en réalité, n’a jamais existé ! C’était un personnage de fiction, et les scénaristes du film s’étaient en fait inspirés de l’histoire d’une jeune Allemande, Anneliese Michel, et du livre The exorcism of Anneliese Michel, écrit par le docteur Felicitas Goodman (1914-2005), une linguiste et anthropologue qu’on présentait comme un « expert en possession ».

À l’avenir, méfiez-vous, on ne recule devant rien pour vous faire avaler n’importe quoi.

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