Bedos sur scène

Publié le par Yves-André Samère

Hier soir, la chaîne Paris Première diffusait en direct le dernier spectacle (provisoirement, puisqu’il reprend en mai) de Guy Bedos au théâtre du Rond-Point, à Paris. Cela durait 105 minutes, mais paraissait plus long.

Je l’ai déjà écrit, je n’aime pas Guy Bedos ; pis, je le méprise. Son égocentrisme (lui, sa mère, ses enfants), sa vanité ont de quoi exaspérer, et son humour prétendu ne me fait pas rire. Ah, cette revue de presse qui s’éternise sur trois quarts d’heure... Surtout, Bedos manie l’insulte basse, et les méchants surnoms qu’il adresse à ceux qui ne lui plaisent pas pleuvent, sans convaincre. Bedos a fait allusion à Desproges, mais ce dernier n’insultait personne. Dans le spectacle de Bedos, au contraire, on a pu relever une cinquantaine d’injures envers Sarkozy, ce qui n’est pas très fin (con, nabot, nain, etc.), et pas seulement envers celui-ci.

Et puis, Bedos a trouvé un truc, et l’emploie sans cesse : cela consiste à balancer sur ses cibles des allégations diffamatoires, et à dire immédiatement après : « Mais y a pas d’preuves ! », pour éviter les procès en diffamation. Deux exemples : « N’attendez pas de moi que je dise que Carla Bruni est une pute, y a pas d’preuves », ou « Avec les dents qu’elle a, Rachida Dati, elle a dû en rayer, des pénis, mais y a pas d’preuves ». Le plouc qui n’assume pas, mais là, y a des preuves.

La conclusion du spectacle est du déjà vu : après le faux départ de la vedette, elle revient pour son long et récurrent monologue sur les artistes italiens, et j’ai relevé ceci : « Fellini : Il bidone ; Monicelli : Il pigeone ». Bedos devrait plonger son nez dans un dictionnaire : non seulement le mot pigeon se traduit par piccione, mais le film s’intitule en réalité I soliti ignoti, ce qui signifie à peu près « les habituels inconnus »... Bedos gagnerait à le redevenir, inconnu.

Au  fait, dans son long monologue, il donne un coup de chapeau à Stéphane Guillon et Christophe Alévêque, mais il oublie soigneusement de mentionner Didier Porte. Pourtant, un soir, il était allé le voir au Café de la Gare, et, à la fin du spectacle, il était monté sur scène... pour recueillir sa part des appaudissements ! Un grand homme tout simple, quoi.

Terminons par une remarque d’ordre futile : Bedos devrait flanquer à la porte son habilleuse, car son col et les revers de sa veste sont couverts de pellicules. Accessoirement, changer de coiffeur. Les gros plans, à la télé, ça ne pardonne pas.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
On peut être intelligent, corrosif, et d’autre part, démagogue et ennuyeux. Son spectacle se traîne, il n’a aucun rythme, on attend un quart d’heure entre les répliques, le temps que le GRRRRAND<br /> artiste ait retrouvé ses fiches. Que vous ayez ri est une chose, mais on peut rire aussi d’un quidam qui glisse sur une peau de banane. À chacun ses critères.<br /> <br /> Quant au truc des fausses pellicules, il me rappelle l’explication que Ménélas attendit huit jours de la part de la belle Hélène.<br /> <br /> Bref, comme critique de ma critique, c’est un peu court. Toutes les bonnes raisons que j’ai données de mépriser Bedos, vous les passez à la trappe.
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A
vous n'aimez pas c'est votre droit... moi, il me fait rire, il est intelligent et corrosif<br /> <br /> quant aux pellicules que vous avez pu, comme moi, apercevoir sur le col de son veston, c'est un truc quand on porte un toupet, on met du sel pour que ça brille dans les lumières, et on fait croire<br /> que ce sont ses vrais cheveux !
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Y
En fait, on peut légitimement soupçonner Bedos de faire le calcul suivant (tant cela revient souvent dans son spectacle, et je suis loin d’avoir tout raconté) : « Je dis tout haut que je<br /> plaisante, mais avec le secret espoir qu’on croira que je ne plaisante pas ».<br /> <br /> Le coup de Carla qui-est-une-pute-mais-je-n’en-suis-pas-certain est typique de cette tournure d’esprit.
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D
Hé bé, ça vole haut, entre les allusions au sexe et au physique, quelle classe.
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