Bedos sur scène
Hier soir, la chaîne Paris Première diffusait en direct le dernier spectacle (provisoirement, puisqu’il reprend en mai) de Guy Bedos au théâtre du Rond-Point, à Paris. Cela durait 105 minutes, mais paraissait plus long.
Je l’ai déjà écrit, je n’aime pas Guy Bedos ; pis, je le méprise. Son égocentrisme (lui, sa mère, ses enfants), sa vanité ont de quoi exaspérer, et son humour prétendu ne me fait pas rire. Ah, cette revue de presse qui s’éternise sur trois quarts d’heure... Surtout, Bedos manie l’insulte basse, et les méchants surnoms qu’il adresse à ceux qui ne lui plaisent pas pleuvent, sans convaincre. Bedos a fait allusion à Desproges, mais ce dernier n’insultait personne. Dans le spectacle de Bedos, au contraire, on a pu relever une cinquantaine d’injures envers Sarkozy, ce qui n’est pas très fin (con, nabot, nain, etc.), et pas seulement envers celui-ci.
Et puis, Bedos a trouvé un truc, et l’emploie sans cesse : cela consiste à balancer sur ses cibles des allégations diffamatoires, et à dire immédiatement après : « Mais y a pas d’preuves ! », pour éviter les procès en diffamation. Deux exemples : « N’attendez pas de moi que je dise que Carla Bruni est une pute, y a pas d’preuves », ou « Avec les dents qu’elle a, Rachida Dati, elle a dû en rayer, des pénis, mais y a pas d’preuves ». Le plouc qui n’assume pas, mais là, y a des preuves.
La conclusion du spectacle est du déjà vu : après le faux départ de la vedette, elle revient pour son long et récurrent monologue sur les artistes italiens, et j’ai relevé ceci : « Fellini : Il bidone ; Monicelli : Il pigeone ». Bedos devrait plonger son nez dans un dictionnaire : non seulement le mot pigeon se traduit par piccione, mais le film s’intitule en réalité I soliti ignoti, ce qui signifie à peu près « les habituels inconnus »... Bedos gagnerait à le redevenir, inconnu.
Au fait, dans son long monologue, il donne un coup de chapeau à Stéphane Guillon et Christophe Alévêque, mais il oublie soigneusement de mentionner Didier Porte. Pourtant, un soir, il était allé le voir au Café de la Gare, et, à la fin du spectacle, il était monté sur scène... pour recueillir sa part des appaudissements ! Un grand homme tout simple, quoi.
Terminons par une remarque d’ordre futile : Bedos devrait flanquer à la porte son habilleuse, car son col et les revers de sa veste sont couverts de pellicules. Accessoirement, changer de coiffeur. Les gros plans, à la télé, ça ne pardonne pas.