C’est sûr, on va le faire !

Comme on nous l’a seriné sur tous les tons, vous savez que la NASA (au fait, chers Françaises-Français, arrêtez de prononcer « naza », c’est ridicule, cet acronyme signifie National Aeronautics and Space Administration, donc la lettre S se prononce bien comme un S, pas comme un Z), la NASSSSSA, donc, expérimente en ce moment une capsule baptisée Orion, qu’elle a l’intention d’envoyer sur Mars. Avec des passagers, s’il vous plaît. Et les journaux de spéculer : profitant de ce qu’une « fenêtre de lancement » est disponible tous les deux ans, les paris sont ouverts sur la date de ce prodigieux évènement. Certains avancent que ce sera en 2025. On va pouvoir se réfugier sur Mars dès que la Terre ne sera plus viable, c’est sûr et certain. Ces zozos ont vu Interstellar, ce navet, et ont plongé tête baissée dans la fable.

Il se trouve que, d’une part, j’aime assez me payer la tête de mes semblables (enfin, semblables, il faut le dire vite), et que, d’autre part, je sais chercher et j’ai eu accès à des publications datant d’avant 1950. Or, à cette époque, les journaux étaient déjà remplis de prédictions qui se sont révélées aussi solides que celles d’Élizabeth Teissier, qui, en 1990, promettait la mise au point dès 1995 d’un vaccin contre le sida. Dieu, que le temps passe... Dans ces publications, comme par exemple le « Reader’s Digest », on affirmait que, vers 1980, tout le monde ne travaillerait plus qu’une heure par jour, et que chacun possèderait sa voiture... volante !

Notez que c’était en partie vrai : beaucoup de nos concitoyens, aujourd’hui, ne travaillent plus qu’une heure par jour, voire zéro heure pour les plus chanceux. Mais pour ce qui est des voitures volantes en 1980, gardons bon espoir, ce sera tout au plus avec un petit siècle de retard.

Bref, les prévisions mirobolantes, vous devinez ce qu’il faut en penser. Je vous rappelle que Stanley Kubrick et Arthur C. Clarke, lesquels avaient un peu plus de cervelle que la moyenne des journalistes (c’est Clarke qui a eu l’idée des satellites géostationnaires), n’ont même pas prévu Internet dans leur film 2001 : odyssée de l’espace, sorti en 1968.