« Clarifié ? »

Publié le par Yves-André Samère

Ce qu’il y a de bien dans notre gouvernement actuel, c’est la richesse de son imagination dans le domaine sémantique. Jamais à court, il sait trouver des mots nouveaux, même pour des situations qui nous paraissent, à nous le peuple, déjà vues et revues.

Un ministre qui fut en charge du budget national se fait-il pincer (on s’excuse, on était distrait, on n’avait pas fait attention) à occuper en même temps la place de trésorier du parti politique au pouvoir – ce qui fait un peu désordre –, ses collègues, tous d’honnêtes gens insoupçonnables de la moindre magouille, se sentent évidemment gênés aux entournures.

Seulement voilà, ce n’est pas la première bizarrerie de ce régime pittoresque, et aucun de tous ceux qui se sont fait remarquer ces temps-ci n’a été sanctionné, si peu que ce soit. Par conséquent, il n’est pas question pour eux de se désolidariser d’un individu que le président soutient au moins par son silence ; encore moins, de réclamer son départ – ce qui aurait été le cas dans n’importe quel autre pays civilisé.

Alors, que faire ? Comment sembler réagir ? Par le vocabulaire ! Ce qui nous ramène à mon introduction. Et voilà pourquoi, ce matin, deux ou trois voix se sont élevées pour réclamer que la situation du coquin soit « clarifiée ».

Allons, nous voilà tranquilles, tout désormais va être CLAIR. Comme disent les djeunz, c’est clair !

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