En France, interdit de fantasmer !

Publié le par Yves-André Samère

Chacun sait que nos chers députés s’ennuient, au Palais-Bourbon, quand ils ne sont pas à la buvette (à propos, vous ne trouvez pas un peu farce que le siège de ce haut-lieu de la République porte le nom d’une dynastie monarchique ?). Pour remédier à cet ennui, on doit leur jeter de temps à autre un os à ronger ; sinon, ils pourraient faire des bêtises – pour ce qui est d’en dire, aucun problème, le champ est libre.

On a donc récemment proposé de leur faire voter une réforme du code pénal, ayant pour effet d’interdire le fait de dessiner des mineurs dans une scène pornographique imaginaire. Tarif prévu : cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Fort bien, faut protéger les gosses. Mais, dans l’excès de zèle des promoteurs de cette modification, on a prévu ceci : le couperet de la loi tombera même si les dessins ne sont pas diffusés ; ni sur Internet, ni autrement. Précisons qu’avant modification, la loi du 5 août 2013, article 227-23 définissait le délit de pédopornographie comme « le fait, en vue de sa diffusion, de fixer, d’enregistrer ou de transmettre l’image ou la représentation d’un mineur lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère pornographique ».

Or la loi ainsi modifiée ajoute ceci : « Lorsque l’image ou la représentation concerne un mineur de [moins de] quinze ans, ces faits sont punis même s’ils n’ont pas été commis en vue de la diffusion de cette image ou représentation ».

Ubuesque. Imaginez la scène : vous êtes chez vous, seul, et pour occuper sainement votre temps, vous dessinez un mineur dans une scène un peu délicate. Ce dessin, vous ne le montrez à personne, vous le gardez pour vous. Eh bien, vous voilà devenu un criminel, et passible de cinq ans de cabane ! Tout cela dérivant d’une décision de la Cour de cassation datant de 2007 : elle avait estimé que les « images non réelles représentant un mineur imaginaire » étaient aussi condamnables que les images d’enfants réels. Alors même que, dans ce type d’affaire, il n’y a aucune victime.

Vite ! Constituons une police des fantasmes, les policiers n’ont justement pas grand-chose à faire en ce moment. On pourrait aussi, comme dans 1984, installer dans tous les appartements des télécrans qui, outre la diffusion de la propagande gouvernementale, feraient également office de caméras surveillant la totalité de la population, lesdits télécrans ne pouvant jamais être éteints. Le progrès, quoi. Sûr que Manuel Valls doit en rêver.

(Deux précisions : ce type de dessin s’appelle un lolicon, et les génies qui ont imaginé de poursuivre ce type d’activité privée ignorent qu’au Japon, la libre circulation des lolicons a fait baisser les viols d’enfant. C’est toujours pareil, on ne s’informe pas sur ce que font les étrangers. Nous sommes trop intelligents pour ça)

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Pas de mauvais esprit ! Le mot vient de LOL + icône.
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D
Loli...quoi?
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W
C'est terrible de voir le champ de nos liberté s'amoindrir petit à petit, sans avoir la possibilité de résister...
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