Envoyez vos gosses en Finlande !

Publié le par Yves-André Samère

Il y a quelques jours, histoire sans doute de compenser le fait que jamais, vous m’entendez, JAMAIS ! je n’irai traîner ma carcasse dans un pays aussi froid, j’ai fait l’éloge de la Finlande. Et je terminais mon laïus en notant qu’il faudrait faire aussi le panégyrique de son système éducatif, auquel j’avais fait allusion en mai, relevant que le classement pour 2009 du programme PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) plaçait en tête la ville de Shanghai, en Chine, avec 599 points, suivie de la Finlande, avec 543 points ; et comme Shanghai est une ville et non un pays, il en découle que la Finlande est en tête des pays de la planète pour l’éducation de ses jeunes, et sert de référence mondiale !

Qu’est-ce qui explique les si bons résultats de ce pays ? Sa taille, bien sûr, car un petit pays est plus facile à gouverner qu’un gros. Mais il y a aussi la morale luthérienne (eh oui !), qui ne place pas l’égoïsme en tête des valeurs, comme chez nous. À cela s’ajoutent les effets d’une politique volontariste en matière de famille et d’éducation. En pratique, cela implique des congés parentaux, des crèches publiques où sont embauchés des professionnels confirmés, des écoles primaires où les programmes ont été allégés et les notes abolies.

Dans les écoles finlandaises, les élèves travaillent en petits groupes (parions que, là-bas, on ne dit pas qu’ils bossent), et, bien sûr, l’enseignement est totalement gratuit, y compris à l’université : le contraire de ce qui se fait chez nous, et à plus forte raison aux États-Unis, où les pauvres n’ont aucune chance de faire des études – s’ils ne sont pas des champions dans un sport quelconque, auquel cas on les recrute pour faire mousser l’université. D’ailleurs, le principe de l’égalité des chances est inscrit dans la Constitution finlandaise. Autre fait : la population n’a aucun esprit d’élitisme ! Jamais on n’y verrait naître une caste comme celles qui fleurissent chez nous, Sciences-Po, HEC, Polytechnique, École des Mines, Essec, ENA et autres fabriques de faux aristocrates.

Enfin, le gouvernement finlandais a créé une journée nationale de l’échec, avec pour but de dédramatiser la défaite chez les jeunes. La troisième édition de cette journée originale a eu lieu le 13 octobre.

Il est vrai que, chez nous, c’est le gouvernement qui célèbre l’échec. Et lui, c’est tous les jours...

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