France 2 : « Gatsby et les magnifiques »

Publié le par Yves-André Samère

« Les magnifiques », il faut le dire vite...

L’édition d’hier soir de Secrets d’Histoire sur France 2, consacrée aux milliardaires des dix-neuvième et vingtième siècles aux États-Unis, ne m’a pas emballé. Comme toujours, Stéphane Bern, qui nous a gratifié de l’expression pléonasmique dépenses somptuaires (sic ! Stéphane, on ne va pas pouvoir t’admettre à l’Académie française, après cet écart), était préposé au rôle de guide touristique, mais d’un seul endroit cette fois, le palais que s’était construire un de ces pauvres milliardaires au bord de l’Atlantique. Et tout le téléfilm était ainsi : débauche de mauvais goût dans l’étalage des richesses acquises sur le dos des prolos. L’un des garde-chiourme de ces industriels avait eu ce mot charmant : « J’aime mieux voir un ouvrier mort qu’un ouvrier augmenté ». Classieux, et digne de la philosophie qui a cours dans ce pays. À ce compte, évidemment, on peut jouer les mécènes et passer pour un bienfaiteur, comme ils l’ont presque tous fait.

Passons, et venons à mon sujet favori : le français que la télévision malmène régulièrement ici. Comme de coutume, cette pauvre Isabelle Benhadj, qu’on emploie à lire le commentaire écrit par d’autres, a utilisé une demi-douzaine de fois le mot magnat (c’était l’occasion ou jamais), que malheureusement elle ne sait pas prononcer. Donc, résumons : magnat se dit mag’ na, et non pas mania. La même faute a été commise par l’un des historiens de l’émission, un certain Pierre-André Hélène. Il est vrai qu’il n’est « historien » que chez Pierre Cardin, pour son Musée Art Nouveau. Autrement dit, son truc, c’est la mode, un domaine dans lequel ce béotien d’Henri Guillemin aurait fait pâle figure.

Et puis, ce trucage éhonté dans l’accompagnement des séquences : on a utilisé des extraits de films, plaqués sur le commentaire, et qui étaient sans le moindre rapport avec les personnages dont il était question. Ainsi, pour illustrer la vie de Cornelia Vanderbilt et son mariage arrangé par sa mère, il a été casé un court extrait du feuilleton britannique Downton Abbey, saison 1, où les deux femmes étaient remplacées par Lady Mary et sa mère Cora Levinson, épouse Grantham ! Pourquoi se gêner ? L’essentiel est de remplir l’écran, fût-ce avec n’importe quoi.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :