Fuites aux Halles

Publié le par Yves-André Samère

Les aléas du climat font que la pluie tombe où elle veut, tout comme la foudre, à ce détail près que la pluie varie moins ses cibles. C’est particulièrement évident à Paris, où nous avons la chance de ne pas avoir deux jours de suite le même temps.

Ainsi, hier, il pleuvait à verse, un vrai déluge, et je suis rentré chez moi plus mouillé que MAM après ses promenades tunisiennes. Aujourd’hui, il ne pleut pas… à l’extérieur ; en revanche, il pleut à l’intérieur du Forum des Halles.

J’ai déjà raconté, me semble-t-il, que la rénovation du quartier des Halles nous vaut un concert de marteaux-piqueurs qui se fait entendre jusque dans les vingt-cinq salles de cinéma du Forum. Cette activité intense n’a pas été sans conséquence sur la dalle de béton qui recouvre le tout et sur laquelle reposait le jardin aujourd’hui disparu. Bref, elle se fendille (je n’ai pas osé écrire que les travaux avaient crevé la dalle, gardons-nous du mauvais goût). Si bien que ce matin, l’eau de pluie s’étant accumulée sur le chantier toute la journée d’hier, on peut recenser trois fuites dans ce lieu qui fut naguère un refuge efficace contre les intempéries faute d’avoir le charme des quais de la Seine ou du parc des Buttes-Chaumont : une au niveau -1, entre les deux escalators, et deux au niveau -3, sur la Place Carrée et surtout devant le Forum des Images, où une faille de cinq mètres de longueur décore le plafond et permet une jolie cascade qui agrémente ce lieu voué au béton et habituellement un peu tristounet, qu’on a cru égayer en le rebaptisant « Rue du Cinéma » (sic).

Par chance, le génie humain ne connaît pas de bornes, et la technique (les cons disent « la technologie ») ne manque pas de ressources. De sorte que la parade a été immédiatement trouvée via un procédé ultra-moderne consistant à placer sous les fuites… des bassins en plastique ! Vous pouvez admirer, devant le Forum des Images, la symphonie de tons qu’ils offrent au regard, puisqu’on a pris la précaution de les choisir de couleurs différentes.

Faute de trouver le célèbre fou, cher à Gotlib, capable de repeindre le plafond – et donc d’y colmater une fuite –, cela va certainement durer assez longtemps pour que tous les Parisiens, voire les provinciaux de passage, puissent admirer ce spectacle chatoyant. Ces derniers, les pauvres, n’ont pas ça chez eux, c’est certain.

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